Coup de projecteur sur un peuple qui aimerait justement qu'on l'ignore. Vivant dans l'un des endroits les plus reculés au monde, ces autochtones sont aujourd'hui menacés par la cupidité de personnes peu scrupuleuses.
Aussi incroyable que cela puisse paraître dans un monde si globalisé, il existe encore des peuples qui vivent en autarcie dans des sociétés, dites primitives, sans avoir le moindre contact avec notre civilisation.
C'est notamment le cas des Schompen (ou Shom Peng), qui appartiennent à l'une des tribus les plus isolées au monde.
Vivant au beau milieu de l'océan Indien sur l’île de Grande Nicobar - située au nord-ouest de la Malaisie sur un territoire rattaché à l'Inde - ce peuple de chasseurs-cueilleurs nomades refuse toute interaction avec des personnes extérieures, perpétuant ainsi un mode de vie ancestral.
Île de Grande Nicobar. Crédit photo : capture d'écran / X
La tribu isolée des Schompen va-t-elle disparaître ?
Depuis environ 10 000 ans, les Schompen vivent ainsi de manière autarcique au cœur de la jungle insulaire, se déplaçant de camps en camps dans des zones reculées et éloignées des côtes. Un isolement qui les a toujours préservés de tout contact extérieur, mais qui a aussi permis à la tribu d'être par exemple épargnée par les conséquences du dramatique séisme du 26 décembre 2004, ainsi que du tsunami dévastateur qui s'ensuivit.
Leur population, estimée à environ 300 personnes selon l'ONG Survival International, est néanmoins menacée par un projet de développement pharaonique.
Crédit photo : DR
L'État indien - dont dépend l'archipel de Nicobar - ambitionne en effet de faire de l'île des Schompeng un « Hong Kong de l'Inde ». Si le projet venait à voir le jour, les milliers d'hectares de forêt tropicale seraient ainsi rasés pour laisser place à un... gigantesque port maritime, un aéroport international et une centrale électrique, mais aussi plusieurs zones touristiques, une base de défense ainsi qu'un parc industriel.
Ce développement exponentiel serait bien sûr accompagné d'une arrivée massive de plusieurs centaines de milliers de colons indiens (le chiffre de 650 000 personnes est avancé).
Ce scénario serait une terrible catastrophe à la fois pour la survie des Schompen, qui pourraient subir un véritable génocide dans l'indifférence générale, mais aussi pour la biodiversité de l'île de Grande Nicobar. Celle-ci abrite en effet de très nombreuses espèces endémiques, que l'on ne retrouve nulle part ailleurs. Parmi elles se trouvent des mammifères, des oiseaux, des reptiles ou encore des amphibiens, qui se retrouveraient en danger critique d'extinction.
Crédit photo : Survival International
Une fois de plus, l'inexorable soif d'expansion de notre civilisation pourrait signifier la disparition soudaine d'un peuple multi-millénaire.