C'est notamment le cas de l'État du Maryland qui, un peu plus tôt dans le mois, a rejeté une loi visant à réformer cet état de fait scandaleux et de protéger les droits des femmes ayant été agressées. Il s'agit de la neuvième fois consécutive que cette loi est proposée et qu'elle est refusée.
Le « Parlement » du Maryland / Baltimore Sun
Lundi 17 avril dernier, une proposition de loi a été examinée pour permettre aux femmes ayant été violées et ayant eu un enfant de leur agresseur, de mettre fin aux droits parentaux du violeur. Passée devant un comité exclusivement composé d'hommes, la loi n'a finalement pas été acceptée par l'assemblée. Les hommes ayant violé une femme peuvent donc encore avoir des droits de visite ou de garde sur les enfants faits à leurs victimes.
Ci-dessous, les États où la loi est plus favorable aux violeurs qu'aux femmes. Outre le Maryland, on compte le Mississipi, le Nouveau-Mexique, le Wyoming, le Dakota du nord, le Minnesota et l’Alabama :
CNN / capture d'écran
La NARAL Pro-Choice Maryland, une association qui milite pour les droits des femmes, déplore une telle situation : « Si une femme choisit d’élever son enfant, cela signifie qu’elle aura des contacts avec son violeur pendant, au moins, les dix-huit prochaines années. L’agresseur peut également entraver la démarche d’adoption de la mère, et l’empêcher d’aller de l’avant si elle le souhaite. »
Pire, ce genre de loi permet aux violeurs de faire pression sur ces femmes, menaçant d'utiliser leurs droits parentaux si elles osent porter plainte. Cette loi permet aussi aux violeurs de continuer à fréquenter les femmes qu'ils ont agressées et d'imposer leur présence au sein de leurs vies si elles veulent conserver une proximité avec leur enfant, ce qui les met potentiellement en danger. Pour ces femmes, il s'agit d'un véritable dilemme cornélien : garder l'enfant et supporter de se voir imposer le contact avec leur violeur, ou bien refuser de se mettre en danger et lui abandonner l'enfant.
Aux États-Unis, entre 17 000 et 32 000 enfants naissent chaque année d'un viol.