En finir avec les accidents liés à une défaillance mécanique qui tuent cinq personnes par jour en Europe, c'est le vœu de la CNPA, le conseil national des professionnels de l'automobile pour cette année 2018. En ce sens, dès mai prochain, le contrôle technique va faire état de quelques changements.
Les automobilistes ne voient pas d'un très bon œil ces changements, conséquence d'une nouvelle réglementation européenne qui entrera en vigueur en France le 20 mai 2018. Incluant un coût bien plus élevé, il sera également question de contrôles plus fréquents et plus stricts : « Des freins qui tiennent avec des épingles à nourrice, une chambre à air qui déborde du pneu avant, des automobilistes qui circulent complètement à plat... vous n'avez pas idée de l'état de certains véhicules présentés au contrôle technique. » Selon Yves Riou, directeur du pôle maintenant et réparation au CNPA, il y a urgence. À cet effet, la principale évolution des contrôles techniques sera le nombre de vérifications. Alors que les spécialistes étaient capables de détecter 453 défauts sur votre véhicule, ils seront maintenant capables d'en détecter 696.
Un contrôle pointilleux pour une sécurité accrue
Alors qu'aujourd'hui on ne compte que deux résultats possibles à l'issue d'un contrôle technique étant « favorable » ou « défavorable », il y aura désormais un troisième résultat : défavorable pour « défaillance technique ». Celui-ci évitant aux automobilistes un peu trop pressés de reprendre possession de leur véhicule de devenir des dangers pour la sécurité routière. Il peut s'agir d'une fuite de carburant ou d'une absence de liquide de frein, par exemple. Si l'automobiliste ne fait pas le nécessaire en ce sens, il s'exposera à une amende de 135 euros. Kévin Balai, directeur d'un centre de contrôle dans les Yvelines, indique au Parisien : « C’est quand même justifié parce que les voitures en mauvais état ont, à l’heure actuelle, le droit de rouler pendant encore deux mois ».
Des contrôles plus longs donc plus coûteux qui requièrent plus de compétences professionnelles
Puisqu'il sera question de donner bien plus de rigueur à un contrôle technique, il faudra passer plus de temps pour s'adonner à l'expertise. Du coup, les contre-visites risquent de se multiplier et justifieront donc d'une charge de travail plus élevée pour les contrôleurs. Pour cette raison, le niveau professionnel requis pour exercer au sein de ce corps de métier passe d'un CAP au bac professionnel : « Nous avons commencé à signer des partenariats avec certains lycées professionnels pour expliquer la profession et essayer de mobiliser les jeunes dans cette voie » a indiqué Sébastien Danvel, le président du réseau Auto sécurité, à France Inter.
Concrètement, ces changements auront un impact direct sur le porte-monnaie des automobilistes avec une hausse moyenne de 20 % sur la facture. Ainsi, il faudra patienter 20 minutes de plus qu'aujourd'hui pour avoir son diagnostic, passant de 30 à 50 minutes de contrôle.