Vous l’avez sans doute remarqué : ces dernières années en France, le nombre de SDF a malheureusement considérablement augmenté. À tel point qu’il semble que de plus en plus de personnes sans domicile se retrouvent à la rue. Pourtant, la Finlande a prouvé que, grâce à une volonté politique forte, il était possible de stopper ce phénomène.
Dans le pays nordique, depuis une dizaine d’années, le gouvernement a mis en place un mouvement particulièrement efficace. Baptisé « Un logement d’abord », ce dernier concerne directement trois ministères : celui de l’Environnement (pour la construction et la rénovation de logements), celui des Affaires sociales et de la Santé (pour prendre en charge les personnes) et enfin celui des Finances (indispensable pour débloquer le budget nécessaire).
Résultat, la mise en relation de ces trois entités a permis de réfléchir ensemble de façon intelligente, et ainsi de mettre en place un plan efficient. Ce projet ambitieux est la preuve qu’il est donc bel et bien possible de venir en aide aux sans-abri de manière coordonnée, et surtout d’obtenir des effets positifs significatifs.
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Peter Fredriksson, ancien conseiller principal du ministre de l’Environnement pendant plus de vingt ans, a expliqué à nos confrères de Reporterre pourquoi les plus hautes autorités finlandaises ont décidé de mettre autant de force dans la lutte contre le mal-logement :
« En Finlande, c’est inscrit dans notre Constitution : les secteurs officiels doivent aider les gens à avoir leur propre logement. Nous avons fait une évaluation du coût de l’opération : cela permet d’économiser 15 000 euros par an et par personne. Moins de prison, moins de services d’urgence, moins de visites à l’hôpital… Sans la volonté politique et l’alliance de ces trois ministères, ça n’aurait pas été possible. »
L’aide des associations
Ceci étant dit, malgré toute la bonne volonté du gouvernement et son important investissement financier [240 millions d’euros sur huit ans, N.D.L.R.], faire disparaître les SDF des rues n’aurait pas été possible sans l’aide précieuse d'associations comme VVA ou Helsinki Deaconess Institute. À l’instar d’ActionFroid ou de la Fondation Abbé Pierre chez nous, ces groupes ont commencé à agir dans les années 1990, en mettant à disposition des sans-abri des habitations. Il faut dire qu’en Finlande, l’hiver, le mercure passe régulièrement sous la barre des -25 °C. Survivre dans la rue devient alors quasiment impossible.
En retrouvant un logement individuel, les personnes sans domicile retrouvent aussi une part de dignité et un chemin d’entrée dans la société. Peu à peu, leurs nouvelles responsabilités (courses, loyer, recherche d’emploi, etc.) les poussent à se réinsérer. C’est pourquoi en 2008, la Finlande a lancé le programme « Paavo », dont le but premier est de transformer des structures vétustes ou inutilisées en nouveaux logements.
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Grâce à un travail en étroite collaboration, la Finlande et les associations ont donc réussi à remporter la bataille contre le mal-logement. Aujourd’hui, il est particulièrement rare de croiser des SDF dans les grandes villes du pays.
En France, cette situation est souvent citée par de nombreuses associations comme un exemple à suivre. D’ailleurs, la Fondation Abbé Pierre, toujours très ambitieuse quand il s’agit de défendre cette cause d’intérêt général, a annoncé un objectif de zéro SDF dans l’Hexagone d’ici 5 ans. Désormais, la balle est donc dans le camp du gouvernement.