Le diesel va bientôt rattraper l'essence. C'est en tout cas l'objectif du gouvernement. Invitée sur le plateau de BFMTV-RMC ce lundi matin, la ministre des Transports a confirmé la hausse continue des taxes sur les carburants afin d'aligner le prix du gazole, plus polluant, sur celui de l'essence. Une association de défense des droits des automobilistes s'insurge.
Crédits : Delpixel / Shutterstock
Au micro de Jean-Jacques Bourdin lundi 17 septembre sur BFMTV et RMC, la ministre des Transports Élisabeth Borne n'est pas passée par quatre chemins. Oui, les taxes sur le carburant vont monter de plus belle en 2020. « Il y a une trajectoire carbone pour tenir compte de la pollution des carburants fossiles qui a été annoncée et les taxes vont continuer à augmenter », a-t-elle prévenu.
Cette « trajectoire carbone » engagée sur le quinquennat a notamment pour objectif de réduire l'écart entre l'essence et le diesel, plus polluant. La fiscalité de ce dernier, jusqu'alors plus avantageuse, va ainsi rattraper peu à peu celle de la première. Autant de propositions qui seront discutées dans le prochain projet de loi de finances.
Élisabeth Borne: «Les taxes sur le carburant continueront à augmenter » https://t.co/dId3o3iRlp pic.twitter.com/UhbdP7R7MT
— BFMTV (@BFMTV) 17 septembre 2018
L'an dernier, le prix du gazole a augmenté de 7 centimes, et ce devrait être la même punition en 2020. « Sur le diesel, la taxe a augmenté de 7 centimes et c'est la trajectoire qui a été annoncée sur le quinquennat. L'essence doit augmenter de 4 centimes », a-t-elle poursuivi.
La ministre entend « proposer des solutions alternatives à la voiture individuelle » en contrepartie. « Quand on est dans des zones denses, le covoiturage est une des options possibles », a-t-elle avancé. Le gouvernement compte également faire du vélo un mode de transports à part entière et, dans ce sens, a présenté son plan vélo le 14 septembre dernier.
«Pour la qualité de vie, pour la transition écologique, pour des questions de santé, développer l’utilisation du vélo est prioritaire. » @EPhilippePM
— Gouvernement (@gouvernementFR) 14 septembre 2018
Découvrez les 4 orientations du #PlanVélo présenté par le Premier ministre, @FdeRugy & @Élisabeth_Borne https://t.co/rKRAfhfzN9
Une facture salée
L'association 40 millions d'automobilistes a une solution bien à elle pour faire savoir son mécontentement. Le groupe qui s'oppose vivement à cette montée « démesurée » des prix, lance une opération « coup de pompe ». Les automobilistes sont ainsi invités à adresser leurs tickets de paiement de carburant accompagné un courrier prérédigé directement à Emmanuel Macron, pour interpeller le président de la République sur la dégradation de leur pouvoir d'achat.
Le carburant représente un poste de dépense très coûteux pour les Français. En 2018, il faut dépenser en moyenne 1,57 € pour un litre d’essence et 1,48 € pour un litre de gazole. 40 millions d'automobilistes craint d'atteindre les 2 euros ou plus le litre d'ici quelques années.
L'association, qui donne la parole aux automobilistes et défend leurs droits, demande ainsi au gouvernement « d’alléger les taxes qui pèsent sur les carburants et en font désormais des produits de luxe », plongeant « les ménages les plus dépendants à l’automobile en situation de précarité énergétique et réduisant dangereusement leur accès à la mobilité ».
Ces hausses avaient été inscrites au Budget 2018, et le rythme de progression plus important du diesel, aussi. En France, les diverses taxes représentent 60 % du prix total d'un litre de carburant, soit environ 0,95 € pour un litre de SP 95 et 0,84 € pour un litre de gazole.