C'est officiel : la vitesse est désormais limitée à 80 km/h sur les routes secondaires qui ne disposent pas de séparation centrale. Autrement dit, l'essentiel du réseau de France hors voies rapides et autoroutes.
La mesure tant contestée est entrée en vigueur ce dimanche 1er juillet après trois années d'expérimentation. Les automobilistes qui ne respectent pas cette nouvelle norme et continuent de rouler à 90 km/h s'exposent à une amende de 68 euros et pourront se voir retirer un point sur leur permis de conduire. Les objectifs des instigateurs sont clairs : baisse de la gravité des accidents et de la pollution.
Cette baisse de 10 petits kilomètres/heure bénéficiera aux hôpitaux et autres lieux de santé. Le Premier ministre Édouard Philippe a en effet assuré ce lundi matin au micro de RTL que « le produit des amendes sera systématiquement et exclusivement affecté aux établissements qui accompagnent le soin et la rééducation des accidentés de la route ».
L'idée n'est en aucun cas de « piéger » les automobilistes ni de « remplir les caisses », se défend le chef du gouvernement, mais bel et bien de réduire le nombre de morts et d'accidentés sur les routes, avant de rappeler que le coût humain comme social de ces accidents est énorme. On déplore 3 500 à 3 600 morts et 75 000 blessés chaque année.
#80kmh : ce n’est pas pour remplir les caisses ! Le produit des amendes sera systématiquement et exclusivement affecté aux établissements qui accompagnent le soin et la rééducation des accidentés de la route. #RTLMatin pic.twitter.com/sARlg0pqwu
— Edouard Philippe (@EPhilippePM) 2 juillet 2018
« Il faut expliquer qu'un véhicule qui roule à 80 km/h, quand il freine en urgence, il s'arrête 13 mètres avant celui qui roule à 90, et donc on évite des accidents. Et quand il y a accident, on diminue la gravité de l'accident », a-t-il détaillé. Selon lui, réduire la vitesse permettrait ainsi de sauver 300 à 400 vies par an.
Si on ne sait pas encore comment ce transfert d'argent se manifestera, l'annonce du Premier ministre, qui porte cette mesure depuis des mois, devrait en tout cas calmer les plus mécontents. La nouvelle limitation est en effet jugée inefficace par certains, comme l'association 40 Millions d'automobilistes, avec à sa tête le très actif Pierre Chasseray, qui constate qu'en Angleterre il y a moitié moins d'accidents avec une vitesse limitée à 97 km/h sur route.