La sanction se durcit. Ne pas laisser traverser un piéton coûtera désormais six points sur le permis, au lieu de quatre actuellement. Le décret annonçant cette majoration est déjà entré en vigueur et a pour objectif de réduire la mortalité des piétons.
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Qui ne s'est jamais agacé de devoir attendre qu'une voiture ne daigne le laisser traverser au passage piéton ? Eh bien, cela pourrait changer. Désormais, tout automobiliste qui ne respectera pas la priorité de passage aux piétons s'exposera à un retrait de six points sur son permis de conduire, sur les 12 que le document officiel peut compter au maximum. Jusqu'alors, refuser la priorité pouvait engendrer la perte de quatre points.
Selon l'article R.415.11, « tout conducteur est tenu de céder le passage au piéton s'engageant régulièrement dans la traversée d'une chaussée ou manifestant clairement l'intention de le faire », rappelle le site officiel de la sécurité routière. Pour s'assurer que les véhicules ne commettent pas cette infraction, la constatation par système de vidéo verbalisation sera possible.
Une meilleure protection des piétons
Cette mesure inscrite dans un décret paru le 17 septembre et qui a d’ores et déjà pris effet est destinée à « améliorer la sécurité routière ». Elle fait partie du plan annoncé par le Premier ministre lors d’un Conseil interministériel de sécurité routière (CISR) en janvier, comportant également la très contestée limitation de vitesse à 80 km/h (autrefois 90 km/h) sur les routes secondaires à double sens sans séparateur central, effective depuis le 1er juillet.
En 2017, 519 piétons ont été tués dans un accident de la route, majoritairement à la suite d'une collision avec une automobile. Cette même année, plus de 11 000 personnes ont été blessées en circulant à pied.
D'autres dispositions sont en préparation pour protéger les piétons. Elles concernent l'aménagement des passages. Il s'agira d'améliorer la visibilité en « repensant les abords immédiats des passages piétons ».
Lutter contre la conduite en état d'alcoolémie
Une autre décision est par ailleurs inscrite dans ce décret et touche à l'alcoolémie au volant. Le CISR souhaite étendre l'usage de l'éthylotest antidémarrage, qui interdit le démarrage d'un véhicule si le taux d'alcool du conducteur est positif ou si le démarrage n'a pas eu lieu dans les deux minutes qui suivent le résultat de ce premier souffle. Le comité regrette que ce dispositif soit trop peu utilisé, malgré une efficacité prouvée contre la récidive.
En 2017, 1 035 personnes ont perdu la vie dans un accident de la route impliquant un conducteur au-dessus des seuils autorisés d'alcoolémie. En 2016, les forces de l'ordre ont constaté 132 894 délits d'alcoolémie soit plus de 20 % des délits routiers. Un chiffre en hausse de 2,2 % par rapport à 2015.