Croqueuse d'orteils, cette punaise d'eau géante de plus en plus invasive en Méditerranée

Selon des scientifiques, les littoraux méditerranéens sont pris d’assaut par une espèce de punaise d’eau géante, réputée pour sa voracité. Elle a notamment un sacré appétit pour les orteils !

Punaise ! Voilà ce qu’on pourrait dire si on tombe sur la Belostomatidae, une punaise d’eau géante qui possède le surnom peu reluisant de “toe biter”, qui signifie “croqueuse d’orteil”. Une réputation sulfureuse que des scientifiques rappellent dans une nouvelle étude, en signalant sa présence invasive sur différents littoraux, notamment sur l’île de Chypre.

En effet, l’étude publiée dans la revue Travaux du Muséum National d’Histoire Naturelle “Grigore Antipa” met en lumière l’observation de cette punaise d’eau sur les plages chypriotes ces dernières années. Selon les scientifiques, cet insecte n’avait jamais été observé sur l’île avant 2020, étant cependant bien présente dans les pays voisins.

Comme Chypre est particulièrement prisé des touristes, les chercheurs alertent donc les baigneurs et les nageurs, qui rencontrent de plus en plus souvent cette punaise d’eau géante. Elle mesure environ 7 centimètres mais certains spécimens peuvent atteindre les 12 centimètres.

On retrouve cette punaise généralement dans les eaux stagnantes, les étangs et les eaux calmes. Même si elle est décrite comme un insecte aquatique, elle est aussi capable de voler. Elle est surtout une redoutable prédatrice car elle peut s’attaquer à plus gros qu’elle.

Crédit photo : Travaux du Muséum National d’Histoire Naturelle “Grigore Antipa”

Un prédateur vorace

En effet, la Belostomatidae peut s’attaquer aux crustacés, aux amphibiens, aux poissons, aux escargots aquatiques, et parfois même aux tortues. Et si cela ne lui suffit pas, elle possède aussi un certain appétit pour les orteils.

Lorsqu’elle attaque ses proies, elle injecte sa salive digestive puissante grâce à des pièces buccales. Elle aspire ensuite le contenu liquéfié, vidant sa victime de ses fluides. Sa morsure s’avère extrêmement douloureuse et est même considérée comme la pire qui puisse être infligée par un insecte.

C'est la raison pour laquelle les scientifiques appellent à la vigilance des baigneurs et nageurs, recommandant à ces derniers de “garder les yeux ouverts et les pieds hors de l’eau”. Par ailleurs, ils n’arrivent pas à expliquer comment cet insecte s’est approprié un territoire où il n’était jamais allé auparavant.

Crédit photo :Travaux du Muséum National d’Histoire Naturelle “Grigore Antipa”

Encore un mystère de la nature qu’ils espèrent découvrir en continuant leurs observations : "Il est possible que plusieurs événements de migration aient été déclenchés dans un court laps de temps par des pays voisins abritant l'espèce, comme Israël, le Liban et la Syrie. Les spécimens pourraient avoir été transférés par le vent ou les courants marins, ou pourraient avoir été provoqués par une diminution des ressources alimentaires dans leur zone de répartition initiale".

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