Le Parc naturel régional du Vercors a annoncé il y a quelques jours une vraie bonne nouvelle : pour la première fois depuis plus d’un siècle, un couple de gypaètes barbus a pondu. Ces grands vautours européens devraient donc plus largement réinvestir le paysage au cours des prochaines années.
Crédit : Olive White
Disparue du Vercors depuis le début du 20ème siècle, l’espèce avait été victime de l’impact de l’Homme et de ses différentes campagnes de chasse à une époque où les vautours avaient une très mauvaise réputation.
En effet, pendant de longues décennies, ces rapaces étaient jugés nuisibles et même maléfiques dans certaines croyances pour lesquelles ils évoquaient le décès. Heureusement, depuis les années 90, les mentalités ont évolué et après le vautour fauve, c’était au tour des gypaètes barbus d’être réintroduits en 2010 à l’occasion d’un programme environnemental.
« C'est un évènement dans le Vercors, mais c'est aussi un évènement pour Auvergne-Rhône-Alpes et la France. Ce sont ces oiseaux qui ont été lâchés dans cette période-là qui viennent de pondre. C'est très long, ce n'était pas gagné, mais pour la première fois ils ont pondu en extérieur. Ça va sans doute remettre dans le ciel du Vercors une espèce qui a disparu de nos cieux depuis au moins plus d'un siècle » a déclaré, particulièrement ému de cette nouvelle très positive, Bruno Cuerva, garde de la réserve des Hauts Plateaux du Vercors.
Ce succès vient récompenser les efforts de la réserve naturelle pour réintroduire l'espèce dans le massif montagneux.
Crédit : Bruno Berthélémy
Une réintroduction progressive de ce grand vautour
Au départ du programme qui a démarré en 2010, dans un premier temps, plusieurs oiseaux de l’espèce ont été récupérés dans des zoos et centres de soins français.
Ensuite, des spécialistes se sont impliqués sur ce projet ambitieux pour faire en sorte de leur réapprendre les réflexes de chasse et l’instinct sauvage afin de les accompagner vers un retour progressif à la liberté. Et après environ 8 ans de survie dans son milieu naturel, un couple de gypaètes barbus s’est finalement reproduit début février.
Observé pendant plusieurs jours par un groupe de scientifiques experts de l’espèce, le comportement des deux rapaces ne laisserait aucun doute possible quant au fait que des œufs auraient bel et bien été pondus.
La présence du nid fait de branches et de laine a pu être confirmée sur le bord d’une falaise et les futurs parents se relaient pour que les œufs, dont le nombre n’est pas encore connu, soient couvés en permanence.
Les gypaètes barbus ayant une période d’incubation de 55 à 60 jours, il faudra encore patienter quelques semaines avant de voir les oisillons en chair et en os dans leur environnement mais le constat est là !
Géniale, n’est-ce pas ?