En effet, début janvier, le célèbre cirque Ringling Bros a annoncé qu’il allait retirer tous les éléphants de ses spectacles d’ici mai. Une bien bonne nouvelle, car à la base, le cirque avait prévu de les mettre en scène jusqu’à 2018.
Mais une bonne nouvelle ne venant jamais seule, le 13 janvier dernier, Leung Chun-ying, le chef de l’exécutif de la ville d’Hong Kong, a déclaré que les autorités Chinoises allaient progressivement interdire la vente de l’ivoire dans sa mégalopole.
@accrareport
Pour ceux qui l’ignorent, la principale source mondiale d’ivoire sont les défenses d’éléphants. Une espèce que les braconniers n’hésitent pas à chasser et à tuer pour en faire du commerce. Vu le prix du kilo à la revente (jusqu’à 600 euros), ce business n’était pas près de s’arrêter. Mais ce changement de législation pourrait renverser la situation.
Bien que l’import et l’export d’ivoire soient interdits à Hong Kong, son trafic n’en est pas moins très actif, notamment par la vente au marché noir.
Aujourd’hui, seuls 400 vendeurs sont « tolérés » dans le monde, le seul critère d’autorisation étant de s’être lancé dans ce domaine avant 1989. En effet, la Convention Commerciale Internationale des Espèces en Danger a ratifié un traité rendant le commerce de l’ivoire impossible à partir de cette année-là.
Des activistes comme Alex Hofford de l’ONG hongkongaise WildAid continuent à se battre pour que la loi change et se durcisse. « Au moment de sa création, le traité semblait réfléchi. Mais laisser une partie de ces ventes légales a permis l’expansion du marché noir et les conséquences directes sont l’effondrement dramatique du nombre d’éléphants » explique-t-il. Le militant va même jusqu’à dire que « Hong Kong a toujours été la plaque tournante clandestine du marché de l’ivoire. » Un membre de l’association Save the Elephants ajoute : « Il se vend plus d’ivoire à Hong Kong que partout ailleurs dans le monde. » Une fois qu’on est au courant de ça, l’annonce de Leung Chun-ying prend une autre dimension…
Le plan d’envergure annoncé par le directeur exécutif de la ville prévoit de « bannir totalement la vente d’ivoire du territoire hongkongais et ce, de façon expéditive, le plus rapidement possible. » En ce début d’année difficile, voilà qui devrait ravir tous les amoureux des animaux ainsi que leur défenseur. Après des années de lutte acharnée, les droits sont en train de changer. Et ce sont les éléphants qui vont en profiter directement. C’est en tout cas l’espoir que tout le monde fonde sur cette avancée historique !
@missa
Cette grande victoire, les éléphants en avaient bien besoin. En effet, ces derniers temps, l’explosion de la demande a accéléré leur extermination. Entre 2012 et 2015, ce ne sont pas moins de 100 000 éléphants qui ont été tués, pour leur ivoire. À ce rythme, les prochaines générations pourraient ne jamais voir ces animaux majestueux. Certains spécialistes sont encore plus alarmants, comme Dune Ives, chercheur à l’institut Vulcan, qui a récemment confié au journal anglais The Guardian que « si rien ne changeait dans les cinq prochaines années, on pourrait perdre l’opportunité de sauver cette espèce. » Il était donc grand temps que les autorités hongkongaises agissent !
Dans cette situation extrêmement complexe, il se dit ici et là qu’un événement a pu jouer en faveur des éléphants : celui de la visite du Prince William, dans une réserve en Chine, en octobre 2015. À cette occasion, le leader britannique avait très fortement conseillé au gouvernement chinois de cesser l’achat et la revente des défenses d’éléphants et des cornes de rhinocéros. Dans son discours retransmis en direct à la télévision locale, le Prince William avait employé des mots forts, demandant au public de réfléchir à ce que chacun dirait à ses enfants si ces derniers ne pouvaient pas voir d’éléphants dans leur vie. « Faisons l’essentiel pour ne pas raconter à nos petits la triste histoire de la disparition des éléphants, des rhinocéros et des tigres. Mettons plutôt tout en œuvre pour leur parler de la belle histoire que l’on a réussi à continuer en les préservant » a-t-il déclaré.
@QZ
Évidemment, on ne pourra jamais vraiment savoir si l’intervention du membre de la famille royale a changé la donne. Pourtant, moins de 3 mois après son passage, la loi est là. Ce grand pas fait par Hong Kong en termes de protection des espèces en voie de disparition nous donne de l’espoir.