Plus de 300 baleines, dont 122 en gestation, ont été massacrées au Japon pour des « raisons scientifiques »

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Chaque année, le Japon massacre en toute impunité des centaines de cétacés, et ce malgré l'interdiction de chasser la baleine. Le pays a beau avoir signé le moratoire sur la chasse de la Commission baleinière internationale en 1986, il utilise une faille du texte pour le contourner en affirmant mener des « études scientifiques », ce qui est autorisé.

Crédits : Denis Kichatof / Shutterstock

333 baleines de Minke ont été tuées lors de la dernière chasse annuelle « à visée scientifique » menée par des navires japonais dans l'Océan Antarctique. Parmi elles, 122 étaient des femelles en gestation, selon un document récemment publié par la Commission baleinière internationale (CBI), chargée de réglementer la chasse à la baleine. Les cétacés sont éliminés de façon très cruelle, à l'aide de harpons à tête explosive. Le projectile est lancé à partir d'un canon harpon qui pénètre dans leur peau avant d'exploser.

Si la pratique est prohibée depuis 1986, le Japon continue de massacrer des centaines de cétacés dans un soi-disant cadre de recherche, la pêche à but scientifique étant quant à elle autorisée. Les membres de la CBI ont ainsi le droit selon l'article 8 de la Convention internationale pour la réglementation de la chasse à la baleine (CIRCB) d'émettre des permis spéciaux de chasse scientifique. Cette dernière sert à analyser le contenu stomacal des baleines en étudiant leur composition et leur consommation, assurent les scientifiques.

Mais selon certains médias locaux, le massacre des baleines servirait surtout à revendre la viande sur les marchés de poissons et dans les restaurants qui continuent à en servir, même si la demande des consommateurs a considérablement baissé ces dernières années.

Le soutien du gouvernement

En 2014, la Cour internationale de Justice avait sommé le pays de mettre fin à ses campagnes de chasse régulières dans les eaux de l'Antarctique, soulignant qu'elles ne correspondaient pas aux critères scientifiques requis. En vain.

De nombreuses ONG, telles que la World Wildlife Fund, Greenpeace, ou encore la Sea Shepherd, s'opposent vivement à ces programmes douteux depuis des années. L'organisation de défense des océans Sea Sheperd avait toutefois annoncé en août 2017 ne pas projeter d'opération de protestation lors de la période 2017-2018. « Nous avons récemment découvert que le Japon a désormais recourt à une surveillance militaire pour suivre par satellite et en temps réel les mouvements des bateaux de Sea Shepherd. S'ils savent où nos navires se trouvent à tout moment, ils peuvent facilement nous éviter, avait expliqué Paul Watson, le fondateur de l'ONG. Nous ne pouvons pas rivaliser avec leur technologie de pointe ».

Associated Press

La responsable de la Humane Society International (HSI), Alexia Wellbelove, a réagi au massacre de ces 122 femelles en gestation, « un nombre choquant », a-t-elle déploré auprès du Sydney Morning Herald« Cela montre une nouvelle fois à quel point ces opérations de chasse à la baleine sont horribles et inutiles, en particulier quand on sait que les armes non létales se sont révélées suffisantes pour les besoins scientifiques », a-t-elle déclaré.

Mais la situation ne va pas en s'améliorant. En janvier dernier, le Premier ministre japonais Shinzo Abe réitérait la volonté du pays de poursuivre cette très controversée traque de cétacés, avec pour objectif une reprise de la pêche commerciale à la baleine.

Au sujet de l'auteur : Justine B.

Journaliste