À partir du vendredi 10 mai, l'Union européenne (UE) aura déjà épuisé l'ensemble des ressources naturelles que la planète peut lui offrir pour l'année 2019, alerte un rapport de l'ONG Global Footprint Network et WWF.
Quelques jours après un rapport préoccupant des Nations Unies sur l'état de la biodiversité mondiale, l'ONG Global Footprint Network et WWF viennent de publier un signal d'alarme concernant le « jour de dépassement ». Calculé chaque année par le Global Footprint Network, il est obtenu à l'aide de la méthode de l'Empreinte Écologique, qui compare la consommation annuelle en ressources de la population concernée par rapport à la capacité de régénération de la Terre.
Cependant le « jour de dépassement » intervient chaque année de plus en plus tôt. En 1961, il tombait le 13 octobre en ce qui concerne l'Union Européenne. Cette année, il aura lieu le 10 mai. C'est « un déficit que nous continuons de creuser d'année en année, en empruntant des ressources à la Terre aux autres pays et aux générations futures », déplore le WWF (Fonds mondial pour la nature).
L'Union européenne regroupe 7% de la population mondiale, mais absorbe 20% de la biocapacité de la Terre. Si tous les habitants de la planète consommaient comme les Européens, il faudrait trois planètes Terre pour ressourcer tout le monde, dévoile le rapport.
Tous les domaines sont concernés : pêche, agriculture, empreinte carbone etc... À l’échelle de la planète, le problème est tout aussi alarmant. En 2018, le « jour de dépassement » est intervenu le 1er août, alors qu’en 1997, il était arrivé fin septembre.
La WWF en appelle à prendre des mesure immédiates. « Nous appelons les décideurs politiques à prendre des mesures à la hauteur des enjeux : des solutions existent, mais elles doivent être mises en œuvre dès maintenant ! », exprime la navigatrice Isabelle Autissier, présidente du WWF France.
Dans son rapport Global Footprint Network et WWF proposent plusieurs solutions pour diminuer l’empreinte écologique européenne. L'adoption d'une politique agricole commune à l’échelle européenne a notamment été proposée, de façon à ce qu’elle « préserve les ressources naturelles et favorise l'emploi ». Un « plan contre la déforestation et la conversion des écosystèmes naturels » a aussi été prôné. Par ailleurs, les ONG réclament des règles de contrôle des flottes de pêche qui assurent la légalité et la durabilité des pratiques.