À quelques heures d'un congrès stratégique sur le cadre de sa politique sociale, Emmanuel Macron parle du « pognon de dingue » que coûtent les aides sociales.
Aujourd'hui, Emmanuel Macron doit s'exprimer, devant le 42e congrès de la Mutualité Français à Montpellier, sur sa future ligne directrice de politique sociale. Dans une vidéo publiée sur Twitter par Sibeth Ndiaye, sa directrice de communication, on voit le Président en plein préparatifs de son discours. Dans ces images, E. Macron explique sa philosophie sur les aides sociales dans un langage plutôt familier.
« Le président ? Toujours exigeant. Pas encore satisfait du discours qu'il prononcera demain au congrès de la Mutualité, il nous précise donc le brief ! Au boulot ! » commente Sibeth Ndiaye en publiant la vidéo.
Le Président ? Toujours exigeant. Pas encore satisfait du discours qu’il prononcera demain au congrès de la Mutualité, il nous précise donc le brief ! Au boulot ! pic.twitter.com/2mjy1JmOVv
— Sibeth Ndiaye (@SibNdiaye) 12 juin 2018
« On met un pognon de dingue dans les minima sociaux et les gens ne s’en sortent pas. Les gens pauvres restent pauvres, ceux qui tombent pauvres restent pauvres. On doit avoir un truc qui permet aux gens de s’en sortir. Par l’éducation… » s'exclame le Président
Il poursuit en affirmant qu' « il faut prévenir la pauvreté et responsabiliser les gens pour qu’ils sortent de la pauvreté. Et sur la santé c’est pareil. Tout le système de soins que je veux repenser, c’est aller vers plus de prévention pour responsabiliser, y compris les acteurs de soins »
Et comme toujours le président nous régale avec ses métaphores, cette fois-ci, culinaire : « C’est une politique de responsabilité car tout le monde va au pot, je demanderai des efforts aux mecs qui font des lunettes, aux types qui font des verres… Là c’est cohérent. Sinon vous n’aviez pas de fil directeur… C’était de la lasagne à la feta avec de la paella ! »
Un discours qui ne sera pas un « tournant social»
Depuis plusieurs semaines, l'éxécutif évoque une réforme des aides sociales pour les rendre plus « efficaces ». Rappelons que l'Élysée avait évoqué l'exemple du RSA où « la moitié des allocataires n'ont pas d'accompagnement vers l'emploi ».
Cependant, cette réforme connaît des dissonances au sein même du gouvernement. Le Ministre de l'économie Bruno Le Maire et Gérald Darmanin, Ministre des comptes publiques, jugent cohérent et légitime de « réduire la politique sociale sur l'emploi ». Pour Agnès Buzyn, la Ministre des Solidarités et de la Santé, il n'est pas question de faire des économies sur le dos des pauvres.
Malgré le bon équilibre des comptes de la Sécurité Sociale, le Président ne devrait pas annoncer de nouvelles dépenses ou un nouveau système social. Pour Gérald Darmanin « il n’y a pas de cagnotte. D’où la prudence de l’Élysée, qui assure que le discours de Montpellier ne sera pas un tournant social, mais un approfondissement ». Lors de son discours, Emmanuel Macron devrait seulement aborder la reforme du système de santé où l'on aperçoit déjà quelques prémices. Dévoilé par le Canard Enchaîné dans un rapport Cap 22, le ministère des finances envisagerait 7 milliards d'euros d'économies, ce que le Premier ministre Édouard Philippe réfute.
Lors de sa campagne, Emmanuel Macron avait affirmé la création du « reste à charge zéro » qui dédouanera 95 % des Français couverts par une complémentaire santé, les frais de prothèse dentaires et/ou auditives. On peut aussi parler du remboursement intégral des lunettes à partir de 2020.