L'animal aura payé de sa vie leurs statuts Instagram : Sur une plage très touristique, à proximité de la ville andalouse d'Almeria, en Espagne, un bébé dauphin s'est échoué près du rivage, dans les eaux peu profondes. Privée de sa maman, affaiblie, effrayée et très mal en point, la petite femelle a alors vu fondre sur elle des centaines de baigneurs, avides de la toucher et de prendre des photos.
Après que le maître-nageur, submergé, ait été incapable de maîtriser la foule et de protéger la petite dauphine des assauts des touristes, les autorités ont finalement alerté Equinac, une association à but non lucratif qui sauve les animaux marins. Lorsque les secouristes sont arrivés, près d'une centaine de personnes étaient encore agglutinés à elle, et étaient en train de se la passer pour prendre des photos à tour de rôle. Elle est malheureusement morte peu de temps après.
« De nombreuses personnes semblent être incapables de ressentir de l'empathie pour un être vivant qui est effrayé, mort de faim, privé de sa mère et terrifié , a par la suite dénoncé Equinac sur sa page Facebook. Dans leur égoïsme, tout ce que ces gens ont voulu faire, c'était de profiter de sa vulnérabilité pour le photographier et le toucher, même si c'était au prix d'un stress et d'une souffrance fatale. »
Equinac
L'animal sauvage serait probablement mort sans le concours d'êtres humains... mais au lieu de tenter de le sauver ou d'appeler des secours, les baigneurs n'auront fait que contribuer à accélérer son décès, en l'empêchant de respirer et en lui occasionnant un stress intense. Selon l'organisme, le cétacé était déjà mal en point, et les baigneurs n'étaient pas responsables de son échouage initial : pour que ce bébé dauphin se soit retrouvé sans défense dans les eaux peu profondes de cette plage ultra-fréquentée, c'est probablement qu'il était déjà malade ou bien qu'il avait perdu sa mère.
Généralement, dans de tels cas de figure, les dauphins semblent avoir l'étrange habitude de se rapprocher des côtes. Un bon nombre d'associations ou d'organismes de défense de la faune, à l'instar d'Equinac, peuvent ensuite se charger de faire leur possible pour les recueillir, les soigner et maximiser leurs chances de survie, lorsqu'elles sont dûment alertées par les personnes présentes.
Las, au lieu de tenter d'aider l'animal, qui aurait peut-être pu être sauvé, les baigneurs ont préféré jouer avec lui, l'empêchant parfois de respirer en bouchant sans s'en rendre compte son évent (l'orifice par lequel il respire), le manipulant, lui occasionnant un état de choc et de stress fatal, entraînant un arrêt cardio-respiratoire et finalement la mort.
Equinac
« Avant de songer à faire quoi que ce soit d'autre, il faut appeler le 112, au lieu de se jeter sur un bébé dauphin fortement effrayé et affaibli pour prendre des photos. Cela fait de nombreuses années que nous effecutons des sauvetages, et malheureusement ce type de comportement survient dans quasiment 100% des échouages d'animaux marins », regrette Equinac.
L'association a profité de cette malheureuse mise en lumière médiatique pour faire, au moins, passer un message, indiquant les bonnes pratiques, les gestes qui sauvent et la conduite à tenir si vous êtes témoin de l'échouage d'un animal marin. Ne jamais effrayer l'animal et tout faire pour au contraire le calmer, prévenir rapidement un centre local ou une association pour envoyer des sauveteurs, et surtout ne pas tenter de le remettre soi-même l'animal affaibli au large, où ses chances de survie sont très faibles.
Il faut également se poser la question de savoir si l'animal en question est muni de branchies pour respirer sous l'eau comme les poissons, ou bien un animal qui a besoin de respirer de l'air atmosphérique, comme les reptiles ou les mammifères marins. Dans ce cas, il est nécessaire de maintenir les orifices respiratoires hors de l'eau afin de ne pas noyer l'animal.
Equinac
L'homme au short de bain vert, que l'on aperçoit sur cette photographie qui tourne beaucoup sur les réseaux sociaux depuis hier, n'est pas l'un des baigneurs, comme de nombreux internautes ont pu le croire de prime abord. Il s'agit en réagité de l'un des sauveteurs d'Equinac, qui tient entre ses mains le corps sans vie du dauphin, qu'il n'a pas réussi à sauver.
On peut d'ailleurs apercevoir le même homme dans la photographie suivante, portant le gilet de l'association :
Equinac
Furieux, les bénévoles de l'association ont publié un message pour dénoncer les agissements des baigneurs : « Est-ce que vous croyez que c'est à nous, Equinac, la Police, les secouristes, de vous apprendre le bon sens et la logique ? Nous postons tous les jours des publications pour communiquer sur les choses à faire et à ne pas faire, et nous comprenons même que, par méconnaissance de cause, des personnes remettent au large un cétacé échoué, pensant bien faire. Mais ça ?? S'emparer d'un bébé dauphin, terrifié, et l'utiliser pour prendre des photos avec vos enfants ? »
Avant de rappeler que ces animaux sont des espèces protégées par la loi, et qu'il est formellement interdit de les déranger dans leur milieu ambiant, et pire encore, de les manipuler, et que de telles actions sont sanctionnables par la justice. Equinac a également menacé les personnes impliquées de poursuites judiciaires, si l'association parvenait à obtenir les renseignements nécessaires pour les identifier.
Ce n'est malheureusement pas la première fois que de tels agissements déplorables ont lieu : L'an dernier, en Argentine, des centaines de baigneurs avaient eux aussi tiré un dauphin hors de l'eau pour prendre des photos avec lui, finissant par le tuer. Puis, c'est en Macédoine qu'une touriste avait brutalisé un cygne pour obtenir un précieux selfie avec lui. Et au Costa Rica, une foule de touristes avides avaient empêché la ponte annuelle des tortues de mer...