Prise au piège, épuisée et stressée par ses tentatives désespérées de se maintenir à la surface pour survivre, elle était complètement bloquée et ne pouvait plus bouger. Mais malgré les nombreuses difficultés qui se sont dressées devant eux, les trois promeneurs n’ont pas abandonné l'animal, et ils ont refusé de baisser les bras jusqu’à ce qu'il soit en sécurité dans leurs bras.
Ils ont même fait preuve de beaucoup d’ingéniosité pour s’en sortir !
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Tout commence lorsqu’un australien, accompagné de sa femme, décide de profiter d’une belle journée pour faire découvrir à son père le Parc National du Mount Glorious, et particulièrement ses célèbres trous d’eau creusés à même la roche. Située sur la côte Est du pays, il s’agit d’une zone assez reculée où la faune et la flore règnent en maîtres.
Mais alors qu’ils marchent le long du lit d’un ruisseau, le petit groupe remarque un mouvement à la surface de l’eau. Le trio s’attend à y découvrir un kangourou, peut-être un ornithorynque, mais sûrement pas un chien ! Touchés par les grands yeux tristes de l’animal qui semblent demander de l’aide, les randonneurs n’ont pas réfléchi un seul instant avant de retrousser leurs manches.
Avec beaucoup de précautions, ils se sont approchés. La chienne, complètement éreintée après une longue lutte pour ne pas couler, n’aurait sans doute pas survécu une nuit de plus dans cet enfer.
La première idée du couple est d’enrouler une corde, initialement prévue pour escalader des cascades, autour de son corps afin de la hisser hors de l’eau glacée de la rivière. Après quelques minutes d’efforts coordonnés, et beaucoup de précautions pour de ne pas faire mal à la chienne, elle était sur la berge. Méfiante et désireuse de se mettre à l’écart, elle s’est alors éloignée, utilisant ses dernières forces pour aller se cacher dans les feuillages. C’est à ce moment que le trio a remarqué qu’il s’agissait d’une femelle stérilisée. Et qui dit stérilisée, dit domestiquée à un moment ou à un autre.
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Peu importe qu’elle ait été abandonnée ou qu’elle se soit égarée, il fallait la sortir de là. Problème, elle ne fait visiblement pas confiance aux étrangers, et ne souhaite pas venir vers eux. Cependant, l’endroit étant particulièrement hostile et inhospitalier (au fond d’un ravin à flanc de falaise, bordée par des hectares de parc national) pour ce type d’animal, il n’était pas question de lui laisser le choix !
Pendant un court instant, à cause de la densité de la végétation, le petit groupe l’a perdu de vue. Heureusement, ils parvenaient à entendre ses pas, et ont pu la retrouver une dizaine de mètres plus loin, étendue dans les épaisses broussailles, à bout de force. Cette fois c’était sûr, la chienne ne pourrait pas rentrer par ses propres moyens, il faudra donc trouver un moyen de la porter. Mais avant ça, il fallait commencer par gagner sa confiance.
Ainsi, les trois australiens l’ont encerclé pour éviter qu’elle ne s’échappe à nouveau, puis se sont assis autour d’elle. Ils sont restés dans cette position durant un long moment, réfléchissant à une échappatoire fiable.
« Je me suis graduellement rapprochée, la laissant s’habituer à notre présence. Elle était toujours inquiète, mais pas agressive, donc après un certain temps, j’ai tenté ma chance et lui ai gratté la tête. Elle m’a récompensée en me léchant la main » raconte la femme du groupe.
Le premier contact physique était noué, une nouvelle relation démarre alors. Première bonne nouvelle, en dépit du fait qu’elle ait apparemment dormi ici pendant plusieurs jours, elle n’est pas maigre et semble simplement souffrir d’un état de fatigue avancé. Face à son embonpoint mignon tout plein, les randonneurs ont décidé de lui donner un nom, ça sera Miss Piggy. Le temps d’élaborer un plan suffisamment concret pour retrouver la civilisation dans les meilleures conditions et surtout dans les plus brefs délais, chaque individu a pris le temps de se familiariser avec la chienne.
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Une heure plus tard, le groupe a pris sa décision : Miss Piggy sera attachée avec un harnais de fortune fait de cordes, puis sera portée/poussée/tirée en espérant qu’elle puisse finalement monter, aussi lentement soit-il la forte pente qui mène à la route. Malheureusement, cette idée va rapidement s’avérer en être une mauvaise. La pente extrêmement raide et couverte de plantes glissantes empêche tout le monde d’avancer et ne rassure pas la chienne, bien au contraire. Dans un mouvement de désespoir, elle va même aller jusqu’à gigoter de tout son corps et se libérer du harnais. Effrayée, elle était retournée se cacher sur le bord du ruisseau, dans la haute végétation.
Intelligemment, les promeneurs n’ont pas souhaité insisté, par peur de la blesser, et ont préféré penser à une autre solution. Le temps de la réflexion sert aussi à tenter de calmer Miss Piggy, avec notamment énormément de caresses et de réconfort. Et au moment où le trio commence à évoquer un système de hamac à réaliser à l’aide de serviettes de bain et de cordes, le mari va avoir LA bonne idée du jour. En effet, l’homme se souvient qu’ils possèdent dans leur véhicule, garé à 15 minutes de marche en longeant la rivière, un sac en toile. D’après ses souvenirs, celui-ci est suffisamment grand pour que Miss Piggy s’y installe, et également assez résistant (son poids est estimé à 40 kilos, ndlr) pour l’y transporter.
Afin de ne pas revivre l’épisode où la chienne glisse et dévale le relief, le père et le fils sont partis à la recherche d’une branche solide et l’ont glissée dans les poignées du sac. Désormais, la chienne pourra être déplacée en toute sécurité. En plus, plutôt que de se précipiter directement en haut de la pente, le petit groupe a décidé d’emprunter un chemin plus facile en choisissant un angle moins raide pour rejoindre la route. Suite à un effort énorme, au bout duquel les deux hommes ont dû grimper trois mètres à la verticale, tout le monde était arrivé à la route.
Une fois dans la voiture Miss Piggy a enfin pu se reposer, et ainsi reprendre du poil de la bête. Pour elle, le calvaire était terminé ! À la maison, avant toute chose, la femme s’est empressée de lui donner à manger et à boire histoire de s’assurer qu’elle ne manque de rien.
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L’étape suivante était de retrouver ses propriétaires et de les contacter. Et c’est ici qu’entre en scène le pouvoir magique d’Internet. Sur une page Facebook entièrement dédiée aux animaux perdus dans et aux alentours du Parc National, elle a laissé un mot expliquant la situation. À peine 30 minutes plus tard, un homme a répondu à son message. Il habite dans une banlieue qui se situe à 15 kilomètres au nord de l’endroit où Miss Piggy a été retrouvée. Il est donc très probable que ce monsieur dise vrai en affirmant qu’il s’agit bien de son animal, qui avait disparu le 30 juin dernier. En lisant cette réponse, tout le monde était ravi, jusqu’à qu’il y évoque son chien en l’appelant « Bob ». C’est donc un chien mâle qu’il avait égaré…
L’homme a ensuite a expliqué que la chienne que le trio venait de sauver était en fait la fille de Bob, et qu’elle s’appelait en réalité « Elly-Bobby ». Plus tard, il a pu le prouver en citant de nombreuses précisions et caractéristiques physiques que seul le propriétaire de l’animal pouvait connaître.
Entre le 30 juin et le 23 juillet, malgré ses longues heures de recherches et sa campagne de collage d’affiches, le monsieur n’avait eu aucune nouvelle de sa chienne. Presque un mois entier durant lequel, chaque jour, l’espoir de la retrouver s’amenuisait un peu plus. C’est dire à quel point les retrouvailles ont été fortes. En voyant son maître, notre courageuse Miss Piggy était littéralement submergée par la joie et le bonheur.
L’histoire ne dit pas comment elle est arrivée dans un lieu aussi reculé, sans signes de blessures et seulement quelques traces dues au froid. A-t-elle été récupérée par une tierce personne, puis abandonnée ? S’est-elle enfuie d’un foyer où elle avait trouvé refuge ? Nous le saurons sans doute jamais. Et franchement, l’essentiel n’est pas là.
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