C’est un pas de géant dans la lutte contre le SIDA qui pourrait être effectué grâce au traitement préventif PrEP, à prendre de façon régulière, ou avant et après un rapport sexuel à risque. Après avoir procédé à des tests depuis mai 2017 sur plus de 1 400 volontaires, l’ANRS (l'Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales) a avancé ce mardi 24 juillet 2018 un premier résultat des plus encourageants : aucun individu testé n’a été contaminé par le VIH après la prise de la PrEP, lui garantissant pour le moment un taux d’efficacité de 100%.
Image d'illustration d'un comprimé de prophylaxie pré-exposition. Crédit photo : Marc Bruxelle / Shutterstock
La prophylaxie pré-exposition (ou PrEP) consiste, comme son nom l’indique pour quiconque est familier de ce jargon, à éviter une infection grâce à une prise avant l’exposition à un risque, et après celle-ci. En l’occurrence, il s’agit du VIH. Ce traitement préventif concerne donc toutes les personnes séronégatives ayant des rapports risqués, qui peuvent prendre un comprimé par jour, de manière continue, ou simplement avant et après le rapport à risque.
Dans ce dernier cas, le site prep-info indique donc que le comprimé « doit être pris au plus tôt 24h et au plus tard 2h avant un rapport sexuel puis toutes les 24h tant que l’activité sexuelle se poursuit. Si l’activité sexuelle s’arrête, un comprimé doit être pris 24h puis un autre 48h après la prise qui précéda le rapport. Si aucun comprimé n’a été pris dans les 7 derniers jours, la première prise doit alors en comporter deux pour améliorer l’efficacité préventive ».
Il est toutefois nécessaire de rappeler que la PrEP ne protège que du VIH, pas des autres infections sexuellement transmissibles, et ne constitue en aucun cas un moyen de contraception.
Entre mai 2017 et mai 2018, 1 435 volontaires composés exclusivement d’hommes ayant des rapports avec d’autres hommes ont suivi ce traitement, dont 44% qui ont pris un comprimé quotidiennement, et 53% qui ont adopté le traitement au moment de périodes d'activité sexuelle. Résultat : personne n’était infecté par le VIH au début de l’étude, et personne ne l’était un an plus tard. Le professeur Jean-Michel Molina, chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Saint-Louis, a ainsi déclaré :
« Ces résultats permettent de confirmer la très bonne efficacité de la PrEP puisque l’on s’adresse à des personnes fortement exposées au risque d’infection par le VIH ».
Ce premier constat rapporté par l'ANRS est donc des plus rassurants concernant l’efficacité de ce traitement préventif, bienvenu à l’heure où il n’existe toujours aucun moyen de guérir du SIDA, d’autant qu’aucun effet indésirable ne semble avoir été relevé pour le moment.