Dans l’Arctique, les rennes de l’archipel norvégien du Svalbard, au large du Groenland, se sont mis à manger des algues à cause du sol gelé entraîné par le réchauffement climatique.
Des chercheurs du Centre for Biodiversity Dynamics de l’Université norvégienne des sciences et des technologies (NTNU), appuyés par des scientifiques américains et danois, ont révélé dans une étude que les rennes sauvages avaient changé d’alimentation à cause du réchauffement climatique.
À cause du sol gelé, les rennes du Svalbard en Norvège survivent en s’alimentant d’algues. Crédits photo : Larissa T. Beume
Les 20 000 rennes du Svalbard de l’archipel norvégien vivent à 79 degrés de latitude nord. Plus petits et plus sédentaires que leurs cousins du continent européen et d’Amérique du Nord, ils se nourrissent habituellement de plantes et de végétaux dans les rares zones non couvertes de neige.
Mais avec la hausse des températures, les zones se retrouvent recouvertes de pluie au lieu de neige. Et une fois au sol, l’eau de pluie gèle, ce qui entraîne une couche de glace très dure que les rennes ne peuvent pas briser.
Pour s’alimenter, un tiers des 20 000 rennes se dirigeraient vers la côte, pour s’alimenter d’algues non recouvertes de glace. Les scientifiques ont tiré ces conclusions après avoir étudié l’épaisseur de la couche de glace, les déplacements des rennes, et leurs excréments.
Néanmoins, les algues semblent être un complément de nourriture. « Il semblerait qu’ils ne peuvent pas se nourrir exclusivement d’algues », explique Brage Bremset Hansen, biologiste à l’Université norvégienne des sciences et des technologies. Pour autant, l’étude ne rapporte pas les conséquences de ce changement d’alimentation sur la santé des cervidés, ni les apports nutritionnels de ces algues.
Néanmoins, Brage Bremset Hansen rappelle que : « Les rennes ont une capacité d’adaptation surprenante. Ils arrivent à trouver des solutions pour de nouveaux problèmes comme le changement climatique rapide, et ils développent des stratégies variées. La plupart d’entre eux sont capables de survivre dans des conditions très dures ».
Ces derniers temps, l’archipel du Svalbard, dans le nord de la Norvège, se réchauffe plus que presque toutes les autres régions sur Terre, d’après un rapport publié en février par le Centre norvégien du climat et relayé par l’agence Reuters. Un réchauffement qui aurait des conséquences « dévastatrices » et pourrait bien provoquer une augmentation du nombre de coulées de boues et d’avalanches.