Deux cents chercheurs, médecins et professionnels de la santé, originaires de 29 pays, ont averti la communauté internationale sur les dangers des gels antibactériens ! Cette annonce a été faite dans le manifeste de Florence publié dans la revue scientifique Environmental Health Perspectives le 20 juin. Deux des composants de ces gels : le triclosan et le triclocarban favoriseraient entre autres le déclenchement du cancer du sein.
Crédit photo : Un père et son fils utilisent du gel antibactérien / Shutterstock
Le communiqué précise qu’en septembre 2016, l’autorité sanitaire américaine "Food and Drug Administration" a interdit la commercialisation de 19 éléments antibactériens. En effet, ils sont suspectés d’être des perturbateurs endocriniens et représentent un danger pour la santé ! L’OMS (Organisme mondiale de la santé) l’a défini ainsi en 2002 : « Les perturbateurs endocriniens (PE) sont des substances chimiques d’origine naturelle ou artificielle étrangères à l’organisme. Elles peuvent interférer avec le fonctionnement du système endocrinien et induire des effets néfastes sur l’organisme d’un individu ou sur ses descendants ».
Une étude menée par l’université du Missouri en 2015 avait déjà révélé que certains gels (ceux présents dans les hôpitaux ne sont pas affectés) favorisaient l’absorption de bisphénol A, un perturbateur endocrinien. Selon l’étude, les gels peuvent entraîner des maux de tête, irritations ou des nausées. À long terme, les désinfectants peuvent même entraîner une résistance bactérienne et devenir inutiles, il est même recommandé de préférer l’eau et du savon pour se nettoyer les mains !
Crédit photo : Savon sur un support, et du bois en fond / Shutterstock
Le triclosan et le triclocarban sont présents dans plus de 2 000 produits dont des savons, du dentifrice, du détergent ou encore des jouets. Une utilisation prolongée pourrait favoriser le développement du cancer du sein, augmenter la sensibilité aux allergènes ou engendrer des soucis pour le développement du fœtus.
Crédit photo : Liquide d'une petite bouteille versé sur la main de la jeune fille sur un fond vert / Shutterstock
Encore plus inquiétant, en plus d’avoir été retrouvé dans le sang humain et dans 60 % des cours d’eau américains, le triclosan a été détecté dans le lait maternel de 93 % des mères. Les signataires du manifeste demandent que ces composants disparaissent des produits ou qu'ils soient remplacés par des alternatives qui n’engendrent aucun risque pour les personnes ou l’environnement !