Réforme des retraites  : des sénateurs estiment qu'il est nécessaire d'élever l'âge d'arrêt de travail à 63 ans

Emmanuel Macron a promis une réforme des retraites sans toucher à l'âge légal de départ, aujourd'hui fixé à 62 ans en France. Deux sénateurs se sont toutefois intéressés de très près à cette question et plaident en faveur d'un départ à 63 ans. Pour eux, l'âge de retraite demeure « le paramètre central des systèmes de retraite autant pour assurer leur équilibre financier qu’un niveau de vie suffisant aux retraités », comme ils l'ont affirmé dans une présentation faite au Sénat.

Le sujet revient éternellement sur le tapis, et il n'en reste pas moins épineux. En marge de la réforme des retraites annoncée par le Gouvernement et qui sera votée en 2019, les deux sénateurs Jean-Marie Vanlerenberghe (Union Centriste) et René-Paul Savary (Les Républicains) se sont penchés sur ce dossier hautement sensible. Pour ce faire, ils ont voyagé à travers l'Europe, en Italie, Allemagne, Suède et au Danemark, afin d'analyser les expériences de nos voisins et s'inspirer ainsi des réformes de retraite engagées à l'étranger.

Ils en sont arrivés à la conclusion qu'il est nécessaire de reculer l'âge légal de départ à la retraite d'un an, soit 63 ans. Un âge qui pourrait être « tout à fait acceptable dans les années qui viennent » et qui permettrait à terme « d'équilibrer le régime », comme ils l'ont expliqué dans leurs conclusions présentées au Sénat ce mercredi 4 juillet. Le Président Français a de son côté assuré vouloir maintenir cet âge à 62 ans, ce qui, selon les deux hommes, aurait pour conséquence de « fabriquer » des retraités « plus pauvres ». Dans les pays qu'ils ont visités, l'âge de départ légal est en moyenne de 65 ans, soit nettement supérieur à celui de la France.

Les deux sénateurs ont dressé une liste des 10 enseignements tirés à la suite de ces différents déplacements effectués courant 2018. Ils prennent notamment exemple sur la Suède, où « les personnes qualifiées partent plus tard avec un niveau de pension beaucoup plus élevé. À l’inverse, les femmes et les travailleurs moins qualifiés partent plus tôt avec des niveaux de pension insuffisants ». Le pays est donc en pleine réflexion pour repousser l’âge minimum de 61 à 64 ans « de façon à augmenter les pensions les plus faibles ».

Les élus vantent également les mérites du système de retraite par capitalisation, dans lequel les actifs financent leur propre retraite, et non celle des actuels retraités comme avec un système par répartition. « Ces pays tirent profit des avantages des deux systèmes  : la stabilité et le rendement garanti de la répartition ; le provisionnement et l’absence de sensibilité à la démographie permis par la capitalisation », détaillent-ils, avant de regretter qu'« aucun débat n’émerge à ce stade sur la question de la capitalisation en France ».

Cette réforme ne sera en aucun cas définitive et devra être ajustable avec « des réformes paramétriques » servant à « adapter notre système de retraite à l’allongement de la durée de la vie et à la baisse du ratio démographique », concluent-ils.

Source : Sénat
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