En solidarité avec les migrants, une marche partant de l'Italie pour s'achever en Angleterre de 1400 kilomètres vient de démarrer

Après la soumission du projet de loi asile de Gérard Collomb qui divise, trouvant autant de détracteurs que de soutiens, l’association l’Auberge des Migrants, basée à Calais, a choisi de mettre en place une marche retraçant l’itinéraire emprunté par la plupart d’entre eux. Pour faire prendre conscience de leur quotidien, ils ont divulgué des chiffres effarants  : 1300 migrants sont morts au cours du seul mois de mai 2015, tandis que 4742 migrants ont perdu la vie en 2016 en tentant de franchir la Méditerranée.

Les 1300 migrants ont justement été l’objet d’une minute de silence en amont du départ de la marche.

De Vintimille, ville frontière séparant la France et l’Italie à Calais, avant de prendre le large pour Londres : tel est l’itinéraire prévu par l’Auberge des Migrants, association bénévole leur fournissant notamment une aide alimentaire. Le but de cette marche, répartie en soixante étapes, et qui a commencé ce lundi 30 avril 2018, est de sensibiliser les randonneurs aux dangers encourus par les migrants au cours de leur périlleux périple.

Selon les estimations de l’association, la capitale britannique, destination privilégiée de beaucoup de migrants, comme l’a si bien montré Philippe Lioret dans son film Welcome, devrait être atteinte le 8 juillet. Vous pouvez retrouver toutes les étapes ci-dessous, si l’envie vous prend de vous joindre aux marcheurs, qui sont d’ailleurs appelés en masse sur Twitter.

BFMTV rapporte que parmi les marcheurs se trouvent José Bové et Cédric Herrou, condamné à quatre mois de prison avec sursis pour avoir aidé 200 migrants à passer la frontière franco-italienne. Ainsi, la marche de solidarité est lancée en réponse au gouvernement et à sa politique migratoire, et à l’intolérance latente envers les migrants, symbolisée par l’action du mouvement d’extrême-droite Génération Identitaire qui a décidé de mobiliser ses militants sur l’une des frontières régulièrement franchie dans les Alpes pour bloquer tout passage. Cette marche citoyenne en prend le contre-pied total, et s’inscrit contre le « délit de solidarité », avec 20 à 25 kilomètres traversés par jour, pour 5 à 6 heures de marche quotidienne.