Actuellement en visite au Danemark, le président de la République a qualifié les Français de « Gaulois réfractaires au changement ». Une phrase qui n'a laissé personne insensible, notamment chez ses opposants.
Décidément, lorsqu’Emmanuel Macron voyage à l’étranger, il ne rate jamais une occasion pour dire ce qu’il pense des Français. Souvenez-vous au mois de juin dernier, en visite au Vatican, il avait tenté une blague face au pape François en disant que les Bretons étaient « la mafia française ». L’année dernière, il avait déjà dit que les Français n’aimaient pas les réformes lors d’une visite en Roumanie, puis avait qualifié de « fainéants » ses opposant lors d’une visite en Grèce.
Cette fois-ci, il ne s’agissait plus d’une blague mais visiblement d’une conviction alors qu’il était en visite au Danemark. Durant cette conférence, qui s’est tenue ce mercredi 29 août en présence de la reine Margrethe II, le président jupitérien n’a pas caché son admiration pour le modèle de « flexisécurité » en place au Danemark, en soulignant les différences culturelles entre les deux pays.
À ses yeux, les Danois sont un « peuple luthérien » ouvert aux transformations tandis que les Français sont des « Gaulois réfractaires au changement » : « Il ne s'agit pas d'être naïf, ce qui est possible est lié à une culture, un peuple marqué par son histoire. Ce peuple luthérien, qui a vécu les transformations de ces dernières années, n'est pas exactement le Gaulois réfractaire au changement ! Encore que ! Mais nous avons en commun cette part d'Européen qui nous unit » a-t-il exprimé.
Par ailleurs, il pense avoir réussi à provoquer un « changement culturel » chez les Français depuis son élection, à instaurer cette culture de la prise de risque : « Vous verrez la France transformée par son peuple. Les gens changent d’état d’esprit, ils sont beaucoup plus ouverts au risque ».
Alors que certains pays européens se referment sur eux-mêmes avec le retour des idées identitaires et nationalistes, comme en Italie et en Hongrie, Emmanuel Macron pense que l’identité nationale peut aller de pair avec l’attachement à l’Europe.
Et c’est en cela qu’il est visiblement fan du Danemark, qu’il considère comme « complètement ouvert au reste du monde et attaché à sa culture propre » (le Danemark ne fait pas partie de la zone Euro, ndlr). En réponse à une étudiante danoise qui l’avait interrogé sur l’avenir des identités en Europe, il affirme : « Le vrai Danois n’existe pas, il est déjà européen. Même votre langue n’est pas seulement le danois, elle est part de la langue européenne. C’est vrai aussi pour les Français ».
« La France aussi est profondément attachée à sa culture, à ses valeurs, cette identité profonde et complexe, qui s’est toujours pensée dans l’universalisme. Mais la France n’a jamais été elle-même en étant fermée au reste du monde » explique-t-il.
Encore une sortie polémique pour Macron. Crédit photo : Shutterstock / Frédéric Legrand – COMEO
Après cette intervention, le passage que tout le monde aura retenu, et surtout l’opposition, c’est cette phrase sur les « Gaulois réfractaires au changement ». Des Insoumis au Rassemblement national, en passant par Les Républicains, tous ont vivement réagi, fustigeant le mépris du président de la République pour son peuple.
Alexis Corbière, député FI, a dénoncé des « propos d’une sottise confondante » tandis que Marine Le Pen assure que « les Gaulois vont se faire un plaisir de répondre à son arrogance et à son mépris ». Le député LR, Fabien Di Filippo, a commenté : « Entre négation de l’identité française et nouvelle insulte au peuple français, le président Rothschild Emmanuel Macron s’est encore surpassé au Danemark ».
Forcément, face à la polémique, le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a dû sortir l’extincteur ce matin sur France 2, affirmant que les « Gaulois réfractaires » faisaient référence aux partis politiques français.
« Les Gaulois réfractaires, ce sont les partis politiques qui, depuis trente ans, ne veulent rien changer, qui depuis quinze jours nous jouent la « surviolence » dans les mots, qui veulent retrouver le confortable clivage gauche-droite parce qu’ils l’ont toujours connu » ajoutant qu’à l’inverse « les Français ont démontré depuis un an qu’ils avaient fait le pari d’un changement profond en élisant un jeune président de la République, en faisant confiance à des gens issus de la société civile ».
En tout cas, la rentrée politique ne passe pas inaperçue.