L'endométriose, une maladie gynécologique encore peu connue, va finalement être intégrée aux programmes des étudiants en médecine. Elle sera abordée dès cette année.
En France, une femme sur 10 souffre d'endométriose. Cette maladie provoque des douleurs insupportables pendant les règles et les rapports sexuels, et peut causer des problèmes d'infertilité.
Les douleurs sont dues à la présence d'un tissu semblable à la muqueuse utérine qui se déploie hors de l'utérus, et s'attaque aux organes.
7 ans d'attente avant le diagnostic
Jusqu'à présent, l'endométriose était méconnue car elle n'apparaissait dans les programmes des étudiants en médecine. Comme les médecins n'étaient pas formés, le diagnostic tombait souvent très tard : en moyenne 7 ans d'attente pour les femmes touchées.
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Grâce à un arrêté du ministère de l'enseignement, la maladie va enfin d'être abordée par les étudiants de deuxième cycle en médecine, et ce dès cette année. Elle intégrera le chapitre « De la conception à la naissance, pathologie de la femme – Hérédité – L'enfant – L'adolescent ».
Les futurs médecins vont apprendre à diagnostiquer la maladie et en comprendre ses complications.
Une prise en charge plus rapide
Cette réforme va permettre aux médecins de diagnostiquer la maladie dès les premiers symptômes, pour que les femmes touchées puissent avoir accès à un traitement rapidement. Certaines associations, comme EndoFrance, ont félicité cette démarche.
Victoire pour toutes les personnes atteintes d'#endometriose. Félicitations au travail des associations de patientes et félicitations @InformationEndo pour toutes les campagnes d'information lancées depuis 2015. https://t.co/XGg8QLn5SF
— EndoFrance (@EndoFrance_ONG) October 15, 2020
« Les médecins de demain sauront plus facilement, et plus rapidement peut-être, diagnostiquer une endométriose et proposer une prise en charge adaptée à chaque femme qui en est atteinte. Nous félicitons enfin les pouvoirs publics de prendre la mesure de cette maladie, de ce handicap invisible pour de nombreuses femmes », a déclaré la structure.
EndoFrance appelle aux dons
Depuis 2005, l'association alerte le ministère de la santé pour que la maladie soit enseignée aux médecins et aux gynécologues. Elle souhaiterait également que des centres d'expertises dédiés soient créés et que des fonds soient versés pour la recherche.
« Ce sont les patientes et leur entourage qui financent la recherche sur l'endométriose, pour laquelle EndoFrance a versé plus de 150 000€, sans la moindre subvention publique », a affirmé l'association.
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Aujourd'hui, il n'existe pas encore de traitement pour permettre aux femmes de guérir de la maladie. Des antalgiques et des anti-inflammatoires sont donnés afin de calmer les douleurs, et il est possible de couper les règles avec la contraception. La chirurgie peut également être envisagée, mais elle comporte de nombreux effets indésirables.