Grâce à ses canards, ce riziculteur camarguais se passe totalement de produits chimiques dans ses plantations

Si elles peuvent paraître comiques de prime abord, certaines idées n'en sont pas moins excellentes pour autant : Bernard Poujol, riziculteur camarguais de son état, en a justement fait l'expérience !

Il a en effet décidé d'installer toute une troupe de canards dans ses rizières, et de les laisser allègrement s'y promener. Les palmipèdes, qui servent à la fois de désherbant et d'insecticide biologique, permettent également de nourrir les parcelles de leurs fientes et oxygènent la vase en la brassant avec leurs palmes lors de leurs déplacements...

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Producteur de riz en Camargue depuis plus de 20 ans, Bernard Poujol a depuis quelques années trouvé des alliés pour le moins originaux, mais non moins efficaces, pour l'aider à cultiver ses parcelles de manière biologique, et sans déverser une seule goutte de produit chimique s'il vous plaît ! Sur ses 25 hectares de plantations, il fait se promener de véritables troupeaux de canards.

Les oiseaux, en se dandinant à travers les plantations et en pataugeant dans les rizières, oxygènent l'eau, remuent la vase, et dévorent les insectes. Surtout, il faut savoir que la méthode est d'autant plus ingénieuse que les canards n'aiment pas trop le riz, et laissent donc les plants cultivés tranquilles, préférant se gaver des panisses, d'insectes et autres mauvaise herbes qui justement entravent la croissance des semis, explique ce mardi matin Mathilde Golla du Figaro Demain au micro d'Emmanuel Moreau sur France Inter.

Malgré le côté génial d'une telle technique, elle n'est encore pas du tout répandue en France, et notre riziculteur camarguais fait encore figure d'original, malgré le fait qu'il revendique des rendements supérieurs à la moyenne et commence à faire des envieux. Mais au Japon, ainsi que dans d'autres pays d'Asie du Sud-Est, la technique est déjà connue et utilisée depuis plus d'un millénaire ! Un temps délaissée au profit des méthodes mécaniques, cette méthode traditionnelle y connaît malgré tout un fort regain de popularité depuis les années quatre-vingt.

Pour Bernard Poujol, l'idée d'embaucher des canards dans ses rizières lui a été soufflée par son fils, ce dernier revenant d'un voyage au pays du Soleil Levant. Là-bas, il avait aperçu que les riziculteurs japonais avaient souvent, dans les campagnes, des canards qui se promenaient tranquillement dans leurs pâturages. 

Si la technique est efficace, elle est malheureusement plus difficilement adaptable aux grosses exploitations, en raison du nombre conséquent de canards nécessaires pour désherber de grandes surfaces. Malgré tout, pour la vingtaine d'hectares dont dispose l'agriculteur camarguais, c'est idéal : il peut ensuite revendre les canards, élevés en plein air, dont la viande savoureuse se rapproche de celle des canards sauvages.

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