L’école lyonnaise Emile-Cohl subit de nombreuses critiques depuis qu’une photo de classe retouchée, où des étudiants noirs ont été grossièrement ajoutés, a été postée sur le site américain de l’établissement afin d'en assurer la promotion sur le territoire.
Quand on compare le cliché original et la contrefaçon, on s’aperçoit que quatre étudiants ont vu leur peau se noircir tandis que deux jeunes femmes ont été carrément ajoutées aux groupes d’étudiants de cinquième année.
La photo de base est trouvable sur leur twitter en plus, mon dieu pic.twitter.com/HzF9PVUghe
— Ameliabrador (@ameliabrador) 9 septembre 2018
Un montage grossier qui fait tache pour une école de graphisme et de dessin pourtant réputée.
Cette supercherie a été réalisée par une agence de communication californienne qui travaille sur l’implantation de la prestigieuse école à Los Angeles. En effet, d’ici quatre ans, les dirigeants d’Emile-Cohl aimeraient avoir des locaux sur la côte ouest des États-Unis. Depuis que des élèves ont découvert le pot aux roses, la photo a été supprimée du site internet.
Le « Blackface » et « Blackwashing »
Les retouches ont été mal perçues par l’ensemble des communautés étudiantes de l’établissement, car elles peuvent s’apparenter au « Blackface ». Ceci consiste à se maquiller le visage en noir et peut renvoyer à des pratiques de l’Amérique ségrégationniste où des acteurs blancs se grimaient le visage de noir pour incarner une caricature grossière d’une personne noire.
Plus globalement, insérer des personnes de couleurs à des fins publicitaires s’appelle le « Blackwashing ». Sur le même principe que le « Greenwashing » où les entreprises polluantes font la publicité d’opération écologique, le « Blackwashing » est simplement un coup marketing.
Interrogé par Rue89Lyon, Antoine Rivière, le directeur de l’école, avoue avoir perdu le contrôle avec l’agence de communication californienne : « C’est une initiative des prestataires américains, c’est quelque chose qui nous a complètement échappé. Dès qu’on a appris la manipulation, nous avons supprimé la publication. Nous sommes bien conscients du problème. »
L’école a présenté ses excuses aux étudiants mais reste pour autant la cible de nombreuses critiques sur les réseaux sociaux.