Depuis que le président américain Donald Trump a revu le calendrier du retour sur la Lune en le passant de 2028 à 2024, l'agence spatiale n’a plus de temps à perdre.
Jim Bridenstine, administrateur de la NASA, l’agence spatiale américaine, a annoncé mardi 2 avril devant le Congrès, le retour d’astronautes américains sur la Lune pour 2024, pour préparer l’arrivée du premier humain sur Mars en 2033.
L’ancien parlementaire républicain, nommé par Donald Trump, a déclaré : « Nous voulons réussir à atterrir sur Mars en 2033. Nous pouvons avancer l’atterrissage sur Mars en avançant l’atterrissage sur la Lune. La Lune est le banc d’essai ».
La NASA est plongée dans l’urgence depuis l’annonce du gouvernement de Donald Trump, mardi 26 mars, quant au changement de calendrier du retour sur la Lune prévu initialement en 2028 et raboté pour 2024, correspondant à la dernière année d’un second mandat de Donald Trump. Celui-ci avait jugé le délai trop long. Mike Pence, le vice-président des États-Unis avait évoqué une concurrence diplomatique et spatiale avec la Chine et la Russie : « Nous sommes engagés dans une course spatiale tout comme dans les années 1960, mais les enjeux sont plus importants ». La Chine avait d'ailleurs fait atterrir un robot sur la face cachée de la Lune, « révélant son ambition de saisir l'avantage lunaire ».
Néanmoins, beaucoup d’experts et d’élus du Congrès s’interrogent sur la capacité de la NASA à tenir cette nouvelle date butoir, en raison des retards du développement de la fusée servant pour les missions lunaires, le Space Launch System ou « SLS », construite par Boeing. « Si les sous-traitants actuels ne peuvent atteindre cet objectif, nous en trouverons d'autres qui y parviendront », a précisé Mike Pence. Une allusion claire à la société Space X qui a des fusées capables de lancer des charges lourdes dans l'espace et qui ambitionne de rallier Mars dans les années à venir.
Une mission pour Mars durera au moins deux ans, en raison de la distance, le trajet aller simple prend à lui seul six mois, au lieu de trois jours pour la Lune. L’aller et le retour vers Mars ne peuvent se faire que lorsque la Planète rouge se situe du même côté du Soleil que la Terre, soit tous les 26 mois environ, ce qui tombera en 2031, 2033, etc.
En 2017, une loi de financement de la NASA avait bien fixé 2033 comme date de lancement de la première mission martienne habitée, mais l’agence parlait des « années 2030 » dans sa communication ces derniers mois.
La NASA souhaite avec cette exploration extraire et exploiter les tonnes de glace présentes au pôle sud de la Lune. « La glace d’eau représente de l’air à respirer, de l’eau à boire, du carburant », rappelle Jim Bridenstine. « L’objectif n’est pas seulement de ramener des humains sur la surface lunaire, mais de prouver que nous pouvons vivre et travailler dans un autre monde. »
Interpellé par la présidente de la commission des sciences de la Chambre des représentants, Eddie Bernice Johnson concernant le budget de l’exploration, le patron de la NASA promet de mettre à jour sa demande budgétaire avant le 15 avril prochain. Si la NASA échouerait à retourner sur la Lune en 2024, le gouvernement américain envisagerait de changer l’organisation de la mythique agence.