La mer Méditerranée, polluée comme jamais, devient selon la WWF une « mer de plastique »

Relativement fermée géographiquement parlant, la mer Méditerranée atteint un pic de pollution plastique critique, si l’on en croit le rapport publié par la WWF ce vendredi 8 juin 2018, qui va jusqu’à parler de transformation prochaine en « mer de plastique » si rien ne change, notamment si les pays riverains ne se mettent pas à collecter plus soigneusement les déchets.

Image d'illustration de déchets plastiques apportés par une rivière dans la mer Méditerranée en Italie, septembre 2016. Crédit photo : F.Neidl / Shutterstock 

Oui, Boyan Slat a mis au point un moyen de nettoyer les mers. Mais cela ne résout pas tous les problèmes, et surtout pas celui des microplastiques, trop petits pour être traités par ses barrières de filtrage. Les microplastiques, ce sont ces particules de plastique d’une taille inférieure à cinq millimètres qui ne peuvent qu’être difficilement collectées, qui sont notamment avalées par les poissons que nous mangeons ensuite. Or, il s’avère que selon la WWF, la mer Méditerranée contient quatre fois plus de microplastiques que les continents plastiques eux-mêmes, ces amas de déchets qui s’entassent dans la mer et deviennent indécemment grands, d’où leur nom. Le vortex de déchets du Pacifique nord est ainsi surnommé le « septième continent ».

La Méditerranée, d’une superficie de 2,5 millions de kilomètres carrés, est comme son nom l’indique « une mer entre les terres ». De fait, elle est relativement fermée, entourée de pays qui la bordent presque intégralement, ce qui augmente la concentration de microplastiques dans ses eaux, ceux-ci ne pouvant qu’être difficilement évacués vers d’autres océans. Que faire alors pour remédier à cette pollution qui menace d’en faire une « mer de plastique » ?

La WWF préconise aux pays cerclant la Méditerranée de collecter plus efficacement et de davantage recycler les déchets, à cesser d’ajouter des microplastiques, notamment dans les cosmétiques, à ne plus distribuer de sachets à usage unique. En outre, des alternatives au plastique non-recyclable doivent être trouvées, notamment par les industries, qui doivent utiliser plus de matériaux recyclés, comme s’est engagée à le faire l’enseigne Carrefour. Il nous faut oublier les pailles en plastique, et autres objets polluants à usage unique.

L’organisation mondiale de protection de l'environnement intime également chaque personne à utiliser du fil dentaire biodégradable, des peignes et pinces à linge en bois plutôt qu’en plastique, à privilégier les bouteilles en verre aux bouteilles en plastique, ou encore à favoriser la vaisselle en céramique. Le tout en faisant soigneusement au tri de ses déchets, et, cela va de soi, en les jetant toujours dans des espaces appropriés, et pas en pleine nature, ou par la fenêtre de sa voiture. Cela peut sembler absurde de le préciser, pourtant un Français sur trois l’a déjà fait.  Il devient crucial de suivre ces consignes, sous peine de bientôt se baigner pendant les vacances d’été dans une « mer de plastique ».

Source : WWF
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