C’est bientôt l’hiver et les fêtes de fin d’année. Arrivent aussi les vacances à prévoir et le côté féérique et magique de cette période si spéciale. L’envie alors de découvrir des lieux inhabituels pour nous plonger au mieux dans la période des fêtes de Noël.
Huskies de traineaux en Laponie. Crédit : Shutterstock
Et la Laponie, lieu de résidence du Père Noël, en fait une destination très prisée des touristes. Située à cheval entre la Norvège, la Suède, la Finlande et la Russie, la Laponie est un endroit merveilleux, coupée du monde où les touristes se pressent pour observe les superbes aurores boréales et faire des promenades en traineaux.
Sauf que vos vacances risquent bientôt d’être gâchées. Le site de CNN vient en effet de sortir une enquête alarmante sur le tourisme des chiens de traineaux en Laponie. Utilisés pour découvrir les paysages idylliques du lieu, les chiens de race husky sont en réalité menacés.
Autrefois, dans les années 1980, les motoneiges étaient les moyens de transport privilégiés en Laponie. Mais depuis, conscience écologique ou attirance pour les petites bêtes à poils, les engins mécaniques ont été remplacé par les huskies. « Les randonnées en motoneige étaient l’activité touristique principale la plus populaire depuis le milieu des années 1980, mais il y a deux ans, les randonnées en husky ont pris l’avantage », raconte José-Carlos Garcia-Rosell, professeur en économie touristique à l’université de Laponie.
Ces sorties étant les attractions touristiques principales de la région, cette dernière s’est vue augmenter son nombre de travailleurs saisonniers canins pour répondre à la demande toujours plus importante des touristes. On compte désormais 4000 huskies employés pour la saison, contre 660 avant l’année 2016.
Pour pallier au manque possible de compagnons à quatre pattes, la région fait venir des chiens de l’Europe et notamment de France, d’Espagne ou de Suisse. Malheureusement, l’appât du gain est trop important. Les éleveurs de chiens étant trop peu nombreux pour « former » les nouveaux arrivants, des amateurs venant de ces trois pays y voient une grande opportunité pour y monter un business en parallèle. Sauf que cela est illégal et que l’argent récolté des promenades se retrouve directement dans la poche de ces arnaqueurs au détriment de la région.
Les responsables locaux ont du mal à repérer ces individus. « Ils fonctionnent pendant un ou deux mois, puis passent au lieu suivant », raconte Garcia-Rosell. « C’est une façon d’obtenir de l’argent et de nourrir les animaux, mais ils sont difficiles à identifier », déplore l’universitaire. L’économie de la région en souffre mais pas seulement.
Des solutions pour les chiens « sans emploi »
Les huskies utilisés pour ces promenades par les mêmes arnaqueurs sont mis en danger. Utilisés pour une courte période de décembre à février, les huskys sont employés jusqu’à ne plus tenir et ce, dans le but de satisfaire les touristes très nombreux en cette période de l’année. Des promenades parallèles qui nuisent au bien-être des animaux, qui n’est pas respecté par les amateurs venus s’installer pour la saison.
L’article de CNN avance même que la plupart de ces chiens seraient euthanasiés à la fin de la période, puisqu’ils se retrouvent alors « sans emploi » les huit mois restant. Des informations alarmantes qui ne devraient pas manquer de faire réagir les associations de défense des animaux.
Pourtant, des solution existent comme le souligne CNN. Pour éviter cette période de chômage partiel, les huskies des programmes officiels de la région sont bien traités. Les plus vieux sont dirigés vers une ferme afin de faire des photos avec les touristes. « Si vous voyez un husky enchaîné à la ferme, ce n’est pas nécessairement une mauvaise chose », tient à souligner l’article de CNN. Quant aux autres chiens, ils sont envoyés vers le reste de l’Europe pour se reconvertir en animaux de compagnie.
Afin de conserver leur instinct sauvage, Anna McCormack d’Hetta huskies propose de faire des safaris avec les huskies le reste de l’année. Cela éparpillerait l’arrivée des touristes sur toute une année pour soulager cette dure période de l’hiver.
Des faits intéressants qui nous montrent que face au tourisme de masse, des moyens pas toujours très respectables et convenables peuvent nuire à l’écosystème et la faune d’une région.