Il faut « arrêter le gâchis humain » annonce le gouvernement en supprimant le numerus clausus pour les étudiants de médecine

La rumeur s’amplifiait à l’approche du discours sur le « plan santé » du président. Aujourd’hui, c’est officiel  : l’horrible numerus clausus n’existera plus en 2020.

Emmanuel Macron supprime le numerus clausus des étudiants de médecine. Crédits : Shutterstock/Frederic Legrand - COMEO

Lors de son discours, Emmanuel Macron a confirmé que ce quota, défini chaque année par le gouvernement limitant le nombre d’étudiants admis en deuxième année d’études de santé, sera bel et bien supprimé en 2020.

Dans son allocution d’une heure devant des dizaines de journalistes, le président a déclaré que, chaque année, « 25 000 excellents lycées deviennent des étudiants qui échouent en première année, alors qu’au même moment on a recours à des médecins vacataires dans les hôpitaux de campagne parce que nous n’avons pas assez de médecins ».

Le numerus clausus sera remplacé par « un mode de sélection rénové » qui reste assez flou pour le moment. Sa ministre Agnés Buzyn a décrit dans les grandes lignes ces nouveaux examens qui « sanctionneront le passage en deuxième puis en troisième année comme dans toutes les filières ». Cette suppression vise en particulier à éviter un « gâchis humain » a-t-elle déclaré au Parisien.

« Ce n’est pas un renoncement à l’excellence. Le parcours restera sélectif mais sera plus ouvert et diversifié » a rassuré Emmanuel Macron.

Pourtant, cette réforme tant rêvée par les étudiants n’est pas forcément vue d’un bon œil par tout le monde. Le Figaro rapportait, il y a quelques semaines, les propos du doyen de la faculté de médecine de Sorbonne Université, Bruno Riou, qui affirme qu’il faut « refréner la demande » chez les étudiants en médecine.

« De toute façon, il n’y a pas de place pour tout le monde. Il faut bien faire une sélection donc autant la faire le plus tôt possible parce qu’après trois ans d’études de médecine, que vont faire ces étudiants qui seront déjà bien spécialisés  ? » avait expliqué Sacha un étudiant en troisième année de médecine.

Un plan pour les 50 prochaines années

Annonçant d’autres réformes comme « une prise en charge des urgences non-vitales jusqu’à 20 heures en ville » ; « la création de 400 nouveaux postes dans les déserts médicaux » ou encore « un développement de communautés territoriales de santé », le gouvernement a dévoilé des mesures sur le long terme. En effet, elles mettront plusieurs années à obtenir des résultats escomptés selon l’Élysée.

« Il ne faut pas se leurrer de l’efficacité immédiate » de ces réformes. « Nous subissons actuellement les conséquences des politiques d’il y a plusieurs années. Et nos décisions n’auront un impact que dans 10 à 15 ans » a expliqué le président.

Sans l’aval des principaux concernés, le gouvernement a élaboré un plan qui s’annonce a priori consensuel. Aucune obligation d’installation ou de garde dans des déserts médicaux pour les médecins libéraux par exemple. En revanche de fortes compensations financières ont été promises. « Nous allons inciter tellement que les professionnels n’auront plus le choix » a insisté le gouvernement.


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