Si le débat sur l’écriture inclusive reste toujours vif en France, le Premier ministre Edouard Philippe a donné la consigne aux membres du gouvernement de ne pas l’utiliser dans les textes officiels.
Il y a quelques jours, on vous parlait de ce manifeste rédigé et signé par 314 professeurs qui s’engageaient à ne plus enseigner la règle du « masculin qui l’emporte sur le féminin ». Le débat concernant l’écriture inclusive est devenu une réelle affaire d’État, notamment après le cri d’alarme de l’Académie Française qui condamnait cette pratique, appuyé par Jean-Michel Blanquer, le ministre de l'Education.
Il semblerait que, dans les plus hautes sphères politiques, l’écriture inclusive est également loin de faire l’unanimité. Et pour couper court au débat, le Premier ministre a annoncé qu’il la bannissait des textes officiels et qu’il aurait donné la consigne aux membres du gouvernement.
« Je vous invite, en particulier pour les textes destinés à être publiés au Journal officiel de la République française, à ne pas faire usage de l’écriture dite inclusive. Outre le respect du formalisme propre aux actes de nature juridique, les administrations relevant de l’Etat doivent se conformer aux règles grammaticales et syntaxiques, notamment pour des raisons d’intelligibilité et de clarté de la norme » peut-on lire sur une circulaire, acquis par l’AFP, qui paraîtra demain dans le Journal officiel.
Pour rappel, l’écriture inclusive est destinée à promouvoir le genre neutre dans l’écriture et se base sur trois principes :
- le fait d’accorder les fonctions, métiers, grades et titres en fonction du genre;
- l’utilisation à la fois du féminin et du masculin lorsqu’on parle d’un groupe de personnes, soit avec la double flexion («les candidates et candidats), soit avec le «point milieu» («candidat-e-s»), soit par une formulation épicène («les personnes candidates»)
- éviter le recours aux termes «Femme» et «Homme» avec une majuscule de prestige et privilégier des termes plus neutres comme «droits humains»
La circulaire d’Edouard Philippe a donc pour objectif de « clore la polémique » et d’apporter une « clarification après des initiatives dans certains administrations ». Le Premier ministre précise également que « le masculin est une forme neutre qu’il convient d’utiliser pour les termes susceptibles de s’appliquer aux femmes ».
La seule exception concernera l’auteur du texte officiel. S’il s’agit d’une femme, elle pourra écrire « la ministre » ou « la secrétaire générale » et féminiser la fonction en se référant au guide intitulé « Femme, j’écris ton nom…», conçu par le CNRS et l’Institut national de la langue française.