« Le pauvre Mohamed Soumah est confondant de bêtise. Mais il faut reconnaître que son récit semble vraiment sincère... » Présent lors du procès de Jawad Bendaoud qui s'est tenu hier au tribunal de Paris, Vincent Vantighem, journaliste pour 20 Minutes, a rapporté les plaidoyers totalement hallucinants du désormais célèbre « logeur de Daesh » ainsi que de Mohamed Soumah, l'homme qui a servi d'intermédiaire entre les terroristes et le marchand de sommeil, devenue la risée d'internet.
Tous deux assurent avoir été floués, et ne pas avoir su que cet homme, accompagné de sa cousine et son ami, qui lui raconte avoir passé « trois jours de fils de pute » après une embrouille avec sa femme, était en réalité Abdelhamid Abaaoud, le cerveau des attentats du 13 novembre.
Tout au long du procès, les deux prévenus ont effectivement semblé tenir davantage du pied nickelé que du djihadiste. Mohamed Soumah explique ainsi qu'il ne pensait qu'à « baiser » Hasna Aït Boulahcen, en qui il voyait « une petite rebeu un peu fo-folle et pipelette » et raconte sa déception lorsqu'il a vu qu'elle était accompagnée.
Jawad Bendaoud, lui, a reussi l'exploit dans son plaidoyer de parler tour à tour de gros joints, de sandwich escalope-Boursin, de l'ancienne actrice porno Katsuni, de Snoop Dogg et de Joeystarr.
Un procès virant parfois à l'absurde, que la présidente Isabelle Prévost-Desprez a eu parfois bien du mal à recentrer. À se demander, parfois, s'il s'agit de l'expression d'une certaine bêtise ingénue, ou s'il faut au contraire y voir un exercice d'enfumage hautement planifié et élaboré... Toujours est-il qu'on souhaite bon courage aux magistrats en charge de l'affaire, qui vont sans doute devoir s'armer d'une bonne dose de sang froid et de patience !
1. Quand Mohamed Soumah raconte que, s'il a plusieurs téléphones, c'est simplement pour gérer sa vie amoureuse
#Jawad : Pendant ce temps-là, Mohamed Soumah explique aussi qu'il avait plusieurs lignes pour ses copines. «Elles sont un peu jalouses. Je devais les appeler...»
— Vincent Vantighem (@vvantighem) 25 janvier 2018
«Je comprends que ce soit difficile», répond la présidente.
2. Quand il voulait "consoler" Hasna Aït Boulahcen en couchant avec elle
#Jawad : Au moment des faits, Hasna a acheté deux boulettes de cocaïne à 100€ à #Soumah et lui a demandé une planque. «Elle pleurait. J'aime pas voir les gens qui pleurent. Après, je me suis dit, elle va ramener des clients. Et pourquoi pas coucher avec elle ? Voilà...»
— Vincent Vantighem (@vvantighem) 25 janvier 2018
3. Quand la présidente demande à Jawad si sa coke est bonne
#Jawad : Le 17/11/2015, J. #Bendaoud a dit avoir consommé 7 grammes de cocaïne. C'est beaucoup. On parle du risque d'overdose. Et là...
— Vincent Vantighem (@vvantighem) 25 janvier 2018
- Elle est bonne votre coke ? demande la présidente.
- Ouais, on me dit qu'elle est bonne. Après, je sais pas. Pas un truc de fou, non plus.
4. Quand Jawad essaye de parler business avec elle
#Jawad :
— Vincent Vantighem (@vvantighem) 25 janvier 2018
- C'est comme si, Madame, je vous vends une voiture...
- Mais pourquoi voulez-vous tous me vendre quelque chose, sourit Isabelle Prévost-Desprez.
5. Quand Mohamed Soumah explique qu'il n'est pas Stéphane Plaza
#Jawad : L'interrogatoire se poursuit. La présidente se demande pourquoi Mohamed #Soumah est resté avec elle... Ca parle studio, appart.
— Vincent Vantighem (@vvantighem) 25 janvier 2018
«Je suis pas le mec de la 6 là, répond Mohamed Soumah. Vous savez, »Rechercher appartement«».
6. Quand la présidente du tribunal remet les pendules à l'heure
#Jawad :
— Vincent Vantighem (@vvantighem) 25 janvier 2018
- Vous savez pourquoi j'étais debout aussi tôt, Madame ?, interroge #Soumah
- Oh, ben quand même... A 10h20, ça va !, répond Isabelle Prévost-Desprez.
7. Quand Mohamed Soumah dévoile ses motivations profondes...
#Jawad : Il faut bien comprendre que Mohamed #Soumah est resté longtemps avec Hasna dans le but de coucher avec elle. «Je me suis dit, une petite rebeu, une bouteille d'alcool, je vais la baiser...»
— Vincent Vantighem (@vvantighem) 25 janvier 2018
8. Quand ça part en discussion autour des "Feux de l'amour"
#Jawad : Suite des «Feux de l'amour» par Mohamed #Soumah :
— Vincent Vantighem (@vvantighem) 25 janvier 2018
- Tout le monde a vu Les feux de l'amour. Ça fait 40 ans, cette série !
- Ca passe le matin ? demande la présidente.
- Oui, avant c'était l'après-midi, à 14H, répond #Soumah.
- Pas facile pour les gens qui travaillent.
9. Quand Mohamed Soumah invoque son droit au silence pour protéger la "street cred'" de son pote fan des "Feux de l'amour"
#Jawad : Au passage, Mohamed #Soumah a refusé de balancer le nom de son pote qui regarde vraiment "Les feux de l'amour".
— Vincent Vantighem (@vvantighem) 25 janvier 2018
"Ben, non, madame le juge, c'est un pote..."
10. Quand Hasna Aït Boulahcen est décrite comme une « petite rebeu un peu fo-folle et pipelette »
#Jawad : La conclusion de tout ça, c'est quand même que Mohamed #Soumah a fait autant de chose dans le but de «baiser» Hasna Aït Boulahcen, une fille qu'il qualifiait de «petite rebeu un peu fo-folle et pipelette»...
— Vincent Vantighem (@vvantighem) 25 janvier 2018
11. Quand Jawad s'exprime au sujet de la radicalisation en prison
#Jawad : «Madame, j’en étais à sept ans de détention. Y’en a combien des mecs à Fresnes qui crient Allahou Akbar tous les jours et qui veulent tout péter à la sortie. Qu’est-ce qu’ils font ? En sortant, ils se pètent un mojito et une escort-girl...»
— Vincent Vantighem (@vvantighem) 25 janvier 2018
12. Quand on en apprend plus sur les conditions carcérales de Jawad
#Jawad : Le codétenu en question appelait la cellule de #Bendaoud «le coffee shop». D'après lui, elle était tapissée «d'images de cul».
— Vincent Vantighem (@vvantighem) 25 janvier 2018
13. Quand Jawad raconte à quoi lui servait son appart
#Jawad : Ça part dans tous les sens. On revient sur le squat de la rue du Corbillon. J. #Bendaoud explique qu'il s'en servait pour «descendre» après avoir pris de la cocaïne. «Quand on consomme 5 ou 6 grammes, il faut du temps pour redescendre.»
— Vincent Vantighem (@vvantighem) 25 janvier 2018
14. Quand il explique pourquoi il était perturbé au moment des faits
#Jawad : Il ne cesse d'interrompre la présidente. Il précise aussi qu'il était à l'ouest, au moment des faits, parce qu'une fille qu'il avait rencontrée dans le train venait de lui annoncer qu'elle était enceinte de lui. «Elle m'a dit ça le 13/11, vers 22h...»
— Vincent Vantighem (@vvantighem) 25 janvier 2018
15. Quand le logeur de Daesh fait gage de son sérieux
#Jawad : Il explique aussi qu'il vérifiait tout. «Tout le monde a dit, Jawad, c'est l'auberge espagnole, tout le monde rentrer, Pump it up. C'est la fête ! Non, je vérifiais tout.»
— Vincent Vantighem (@vvantighem) 25 janvier 2018
16. Quand tout part en vrille
#Jawad : // Honnêtement, on a beaucoup de mal à suivre le récit de #Bendaoud. Là, il vient de parler de ses origines berbères, de sac à main et d'une nana mariée au frère de Lassana Diarra qui vient de signer au PSG. //
— Vincent Vantighem (@vvantighem) 25 janvier 2018
17. Quand Jawad invoque Snoop Dogg dans sa défense
#Jawad : Argument de défense intéressant de J. #Bendaoud :
— Vincent Vantighem (@vvantighem) 25 janvier 2018
«Snoop Dog, il fait des soirées avec Ben Laden ? Est ce que c’est possible ? Non. C’est impensable !»
18. Quand même Jawad n'arrive plus à s'auto-suivre
#Jawad : Même lui se perd dans ses déclarations :
— Vincent Vantighem (@vvantighem) 25 janvier 2018
«J'en étais où, là, déjà, madame ?»
«Je ne vais pas vous dicter vos déclarations», répond Isabelle Prévost-Desprez.
19. Quand on parle de Katsuni, d'armes à feu et de seau d'eau
#Jawad : Là, il parle d'une policière de la BAC, une petite Chinoise bagarreuse qu'on appelle «Katsuni», de son voisin Nordine qui a «mangé une balle» et d'un sceau d'eau. Ne me demandez pas le rapport...
— Vincent Vantighem (@vvantighem) 25 janvier 2018
20. Quand Jawad pose l'argument du relativisme
#Jawad :
— Vincent Vantighem (@vvantighem) 25 janvier 2018
- C'est pas bien de mentir... lâche doucement la présidente.
- Oui, ça dépend sur quoi on ment, réagit J. #Bendaoud
21. Quand il explique pourquoi il est mieux en France qu'aux États-Unis
#Jawad : Il ne «manque toujours pas de respect» envers la présidente. La preuve ?
— Vincent Vantighem (@vvantighem) 25 janvier 2018
«Je suis content d'être en France. Aux Etats-Unis, j’aurais une tenue orange et je serai en train de m’accoupler avec des chiens, enfin...»
22. Quand Jawad explique que ce n'est pas la première fois que sa mauvaise habitude de ne pas raccrocher au téléphone lui joue des tours...
#Jawad : On en vient à un élément à charge. Pourquoi est-il resté 3 minutes au téléphone avec Hasna. «J'ai une sale habitude, je ne raccroche jamais. Je jette le téléphone. Une fois, ma femme a appelé. J'étais avec une fille. Elle a demandé 'où est mon string' ? J'étais grillé !»
— Vincent Vantighem (@vvantighem) 25 janvier 2018
23. Quand, après Snoop Dogg, c'est au tour de Joeystarr d'être appellé à la barre
#Jawad : Tiens, NTM maintenant...
— Vincent Vantighem (@vvantighem) 25 janvier 2018
« Mohamed Soumah qui me ramène des terroristes, c’est comme si Joey Star allait intégrer Daesh. C’est pas possible. »
24. Quand Jawad a vraiment sorti CETTE phrase au tribunal :
#Jawad : On aborde le fait que Jawad #Bendaoud a pris 7 grammes «avec une copine» avant d'accueillir l'équipe. «Je sais pas si quelqu'un prend de la cocaïne dans la salle, demande-t-il. Mais c'est terrible. Tu prends 1 gramme, 2 grammes et pique et pique et colegram.»
— Vincent Vantighem (@vvantighem) 25 janvier 2018
25. Quand ça parle de gros joints et de sandwiches au boursin
#Jawad : « C’est évident après [l'assaut]. Mais le soir, impossible. Je suis rentré chez moi. Aucun stress. J’ai regardé ma compagne. Je suis allé sur le balcon. J’ai fumé un gros joint de beuh en regardant le stade de france. J’ai mangé un sandwich dinde / boursin. »
— Vincent Vantighem (@vvantighem) 25 janvier 2018