Plus de la moitié des personnes qui se rendent aux Restos du cœur pour se nourrir sont des jeunes de moins de 26 ans, selon l'association caritative.
Ce qui ne devait être qu’un évènement éphémère, lors de son lancement en 1986 à l’initiative de l’humoriste Coluche, perdure et le triste succès des Restos du cœur chaque année témoigne d’une pauvreté toujours plus forte et enracinée dans la société française.
Alors que s’ouvre ce mardi la trente-cinquième campagne hivernale des Restos, des chiffres alarmants rappellent que la précarité touche de plus en plus de jeunes.
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« Il y a même parfois des étudiants, une population, qu’on ne voyait pas auparavant »
Ainsi, selon l’association, les jeunes ayant droit à l’aide alimentaire proposée représentent plus de la moitié des bénéficiaires (51 %). Pas moins de 900 000 personnes accueillies lors de la précédente campagne 2018-2019 étaient en effet âgées de moins de 26 ans.
Parmi ces dernières, 39 % étaient des mineurs qui accompagnaient leurs parents venant chercher des denrées alimentaires. Quant aux 12 % restants, il s’agissait de jeunes adultes, âgés de 18 à 25 ans.
C’est cette tranche d’âge qui connaît d’ailleurs la plus forte hausse. À titre de comparaison, les 18-25 ans ne représentaient que 8 % des bénéficiaires à l’hiver 2010-2011.
Les profils sont variés puisque l’on trouve des chômeurs, des travailleurs à temps partiel ou qui enchaînent des petits boulots, des demandeurs d’asile, mais aussi des mères célibataires.
« Il y a même parfois des étudiants, une population, qu’on ne voyait pas auparavant », souligne Gérard Farges, bénévole à Paris (XXe), interrogé par nos confrères du Parisien.
Patrick Blanc, président des Restos du cœur, dresse le même constat et attribue cette hausse aux faibles ressources et aides dont disposent les populations estudiantines.
« Sur les quelque 110 000 jeunes de 18 à 25 ans que nous recevons en France, 24 000 sont des étudiants. C’est un chiffre qui a beaucoup augmenté ces dernières années (…) Les bourses sont insuffisantes et la solidarité familiale ne joue plus, soit parce qu’il y a rupture avec les parents, soit parce que ceux-ci n’ont plus les moyens. Désormais, avant 25 ans, il n’existe plus de filet de sécurité », déplore-t-il.
Pour rappel, 80 % des familles accueillies par les Restos du cœur vivent avec moins de 513 euros par mois, soit moitié moins que le seuil de pauvreté.