Il est souvent difficile de croire aux miracles, davantage lorsque l’on pense à la mer d’Aral. Ce grand lac, situé en Asie Centrale, à cheval entre le Kazakhstan et l’Ouzbékistan, a longtemps été à l’agonie. Pourtant, la mer d’Aral vit depuis quelque temps une spectaculaire transformation qui nous redonne confiance en l’avenir. Oui, les miracles existent.
On la pensait perdue à tout jamais. La fameuse mer d’Aral, véritable joyau de la nature, avait été mise à mal par les hommes durant de nombreuses années. Ce lac, doté d’une surface de 67000 km² (soit deux fois la superficie de la Belgique, pour vous faire une idée) a longtemps été alimenté par les fleuves Amou-Daria et Syr-Daria.
Quelle est l’origine de ce désastre ? Dans les années 60, les Soviétiques ont pris l’initiative de détourner ces deux fleuves afin de produire du coton de masse en Ouzbékistan. Il fallait s’y attendre, cette production en masse a causé une sécheresse du lac sans précédent. En 2000, la superficie de la mer d’Aral a été réduite à moitié. Il s’agit de l’une des plus importantes catastrophes environnementales du siècle dernier.
Les paysages, autrefois si impressionnants, ont laissé place à des espaces désertiques. Un cadre post-apocalyptique qui laissait envisager le pire : un sol sec et des bateaux échoués remplacent la faune et la flore, tristes vestiges d’un âge d’or bel et bien révolu. De plus, les récoltes ont tué quasiment toute forme de vie. 28 espèces de poissons ont disparu, tuées par les pesticides accumulées au fond du lac. En 50 ans, la mer d’Aral a perdu près de 75% de sa surface et 90 % de son volume initial.
Et pourtant, le fameux lac semble aujourd’hui renaître de ses cendres. Un retour de situation étonnant et déterminant qui redonne vie à une beauté de la nature trop longtemps maltraitée.
En 2005, la construction d’un barrage a permis au lac de se régénérer. Les journalistes de l'émission Thalassa a suivi de près cette évolution pendant 25 ans. La mer d’Aral change petit à petit de visage : en 4 ans, elle regagne 30% de sa superficie et 10 milliards de m³ d’eau et une quinzaine d’espèces de poissons font leur retour.
Même si cette renaissance ne concerne pour le moment qu’une partie de la mer, cette nouvelle laisse présager un avenir encourageant. Et cette fois, on a envie de croire aux miracles.