Parfois, les erreurs de la science peuvent aboutir à de formidables trouvailles. C’est notamment le cas de l’enzyme provenant de la PETase naturelle, qui pourrait désagréger très efficacement les plastiques, élaborée accidentellement par des scientifiques.
C’est dans les Comptes-rendus de l'académie américaine des sciences (PNAS) que nous avons appris hier, lundi 16 avril 2018, que des équipes de scientifiques britanniques et américains ont créé par inadvertance une enzyme pour le moins particulière. Les scientifiques étudiaient une enzyme appelée PETase, liée à la bactérie ideonella sakaiensis, découverte au Japon il y a quelques années, qui se nourrit du plastique de type polytéréphtalate d'éthylène.
Alors qu’ils s’intéressaient à ses propriétés, les chercheurs ont malencontreusement conçu à partir d’elle une enzyme dérivée encore plus efficace pour désagréger le plastique, et surtout divers types de plastiques, autres que le polytéréphtalate d'éthylène.
« Bien que l'avancée soit modeste, cette découverte inattendue suggère qu'il y a de la marge pour améliorer davantage ces enzymes, pour nous rapprocher encore d'une solution de recyclage pour la montagne en constante croissance de plastique mis au rebut », écrit l'un des auteurs de l'étude, John McGeehan, professeur à l'école de sciences biologiques à Portsmouth.
Les scientifiques comptent désormais l’améliorer encore pour détruire systématiquement tous les déchets plastiques, et ainsi faire reculer la pollution ambiante dans les années à venir, dans le meilleur des cas. Ainsi, des industries pourraient s’en servir chaque jour pour désintégrer avec efficacité tous les déchets, de manière définitive, sans polluer davantage, là où de nombreux déchets plastiques prennent normalement des siècles avant de disparaître.