Il s’agit d’un énorme bateau, qui avec son étrave effilée comme un rasoir, ressemble à s’y méprendre... à un cuirassé.
Arborant le pavillon à la tête de mort, au trident et à la houlette de berger, il faut bien avouer qu’il ressemble plus à un véritable navire de guerre qu’à un rafiot de plaisance…
Et ce n'est pas qu'une question de design !
Le bien nommé Ocean-Warrior (« Guerrier de l’Océan ») n’a pas simplement une dégaine d’engin de la mort : long de 54 mètres, il est aussi extrêmement rapide et doté de technologies de pointe !
Coque en aluminium renforcé, canon à eau rouge ultra puissant et poste de pilotage à 360 degrés, nul doute qu’il donnera très vite des sueurs froides aux braconniers des mers.
Cette véritable machine de guerre a été construite spécialement pour Sea Shepherd, grâce au financement de près de 8,3 millions d’euros... de la loterie nationale néerlandaise
« Ocean-Warrior est l’arme qui nous manquait depuis dix ans », se réjouit Alex Cornelissen, capitaine et directeur exécutif de Sea Shepherd Global, interviewé par le Monde.
« Nous disposons désormais d’un navire plus rapide que n’importe quel bateau de braconnage en haute mer. Nous pourrons les suivre partout, voire leur fausser compagnie s’ils deviennent trop agressifs. »
Ce navire risque de vraiment changer la vie des militants de Sea Shepherd dans leur guerre contre la chasse illégale à la baleine :
Avec son équipement futuriste, son poste de pilotage entièrement entouré de pare-brise afin de pouvoir scruter l’horizon à 360 degrés tout en restant à l’abri, sa rapidité qui surpasse celle de n’importe quel baleinier (50 à 55 km/h en fonction des conditions météo) grâce à quatre moteurs doublés d’un système de propulsion hybride, les militants seront beaucoup plus efficaces pour empêcher la chasse à la baleine !
Son puissant canon à eau rouge servira à la fois à aveugler les braconniers et à décourager toute tentative d’abordage… Ah, et il disposera également d’une plate-forme permettant d’accueillir un hélicoptère. Tout un programme !
« C’est le jeu du chat et de la souris », explique M. Cornelissen, toujours dans les colonnes du Monde.
« Pour empêcher le treuillage du cétacé capturé depuis le bateau harponneur vers le navire usine équipé pour le dépecer et le mettre en boîtes, nous devons nous placer derrière ce dernier... mais, jusqu’ici, les harponneurs qui marchent à 20 nœuds [37 km/h] nous repéraient souvent avant qu’on ne trouve leurs navires-usines, beaucoup plus lents. »
Avec l’Ocean Warior, les militants seront enfin de taille à lutter et cette fois, c’est sans doute les vaisseaux des baleiniers qui risquent de faire triste figure à côté !
Car l’histoire de l’organisation Sea Shepherd a déjà connu quelques coups durs lors d’affrontements violents, lors de rencontres avec des braconniers qui ont dégénéré. Ainsi, en 2010, l’un des bateaux de Sea Shepherd, l’Ady Gil, avait sombré après une collision avec un baleinier japonais.