Ces animaux de grande taille ne peuvent pas, comme vous pouvez l’imaginer, être adoptés par n’importe quel quidam désireux d’avoir un éléphant dans son jardin. La plupart du temps, lorsque l’éléphant est trop âgé, il doit être emmené dans un zoo pour finir ses jours.
Mais au fond, ne méritent-ils pas mieux qu’un zoo pour pouvoir prendre leur retraite, après bien des années de dur travail pour amuser le public massé sous les chapiteaux ?
AP — Image d'illustration
À ces éléphants de cirque, deux humains promettent un véritable paradis. Un sanctuaire, un havre de paix afin qu’ils puissent passer leurs dernières années de vie en toute quiétude…
Sofie Goetghebeur et Tony Verhulst ouvriront en 2017 le tout premier « sanctuaire d’éléphants » d’Europe… Et il sera situé en France, dans le Parc Naturel Régional du Périgord Limousin, à Bussière-Galant, une petite commune de Haute-Vienne, pas très loin de Limoges.
Ces Belges, en couple, sont tous les deux d’anciens soigneurs du zoo d’Anvers, et ils nourrissent une passion et un amour invétérés pour ces animaux majestueux.
Après s’être occupés de pachydermes pendant plus de 20 ans, il faut dire qu’ils ont acquis une certaine expérience !
Sofie Goetghebeur et Tony Verhulst — @ Elephant Haven
Baptisé « Elephant Haven », leur projet de « maison de retraite pour éléphants » est né de la passion conjuguée de ces deux amoureux des animaux, ainsi que d’un constat : aujourd’hui, au moins 141 de ces animaux sont détenus par des cirques à travers l’Europe. « Sous peu, ils devront prendre une retraite bien méritée », affirment-ils. Mais quel serait l’endroit le plus approprié pour que des éléphants de cirque puissent couler des jours tranquilles ?
« Il n’est pas réaliste d’envisager un retour au pays [pour les éléphants]. Beaucoup ont été capturés petits, d’autres sont nés en captivité », explique Tony. On ne peut donc malheureusement pas relâcher ces animaux domestiqués dans la nature, où ils risqueraient de ne pas pouvoir survivre.
Par contre, on peut essayer de leur créer un environnement douillet, qui leur permettra de profiter des espaces naturels ouverts pour se déplacer librement, tout en leur offrant le confort et la protection nécessaire !
@ Elephant Haven
Le projet avait déjà été présenté à France 3 Limousin, dans un reportage datant de Février 2015 (Vidéo ci-dessous)
Elephants Haven
Construire ce sanctuaire n’a pas été une mince affaire, et leur a demandé pas moins de 5 années de travail acharné…
« Il fallait trouver une très grande surface, mais aussi les bonnes conditions climatiques et agricoles, et tout cela dans un secteur accessible financièrement » explique Tony Verhulst.
Détail d'une parcelle de la propriété achetée et où paîtront bientôt les éléphants— @ Elephant Haven
Après de longues recherches pour trouver l’endroit parfait pour les éléphants, le couple belge a fini par trouver un endroit ayant une « météo parfaite » : le Limousin !
Selon les dires du soigneur, en plus d’être gâté niveau météo, le Limousin possède une végétation abondante et l’accès à la nourriture y est facile pour les éléphants. Comme quoi, il n'y a pas que les vaches qui se sentent bien dans le Limousin !
La propriété comporte à la fois des bocages, des prairies, des cours d'eau et des forêts— @ Elephant Haven
Grâce à des dons venus du monde entier, mais aussi à la vente d'objets d'art, Tony et Sofie ont pu acheter un terrain de 29 hectares dans lequel ils pensent pouvoir loger jusqu’à 10 éléphants à la fois, dans un premier temps. Pour Tony, cet espace est nécessaire pour que les éléphants se sentent aussi à leur aise que dans un habitat sauvage :
«Nous souhaitons que, contrairement à leur vie d'avant, ils puissent avoir suffisamment d'espace pour s'isoler des autres s’ils le souhaitent, et être tranquilles ».
Les pachydermes pourront donc se déplacer librement… mais également profiter du confort de hangars chauffés pour l’hiver.
Image d'illustration — @ Elephant Haven
Le couple de soigneurs souhaite donner un aspect ludique et éducatif à leur « maison de retraite pour éléphants ».
Outre le fait de permettre à des animaux âgés de finir leurs jours dans des conditions parfaites, avec un suivi vétérinaire et un cadre de vie agréable, ils veulent permettre à des écoles et des particuliers de venir les découvrir dans ce cadre « quasi naturel » sans les déranger pour autant.
Ces visites leur permettraient d’effectuer un travail de sensibilisation auprès du grand public.