@novalis
Les puquios sont des trous en forme de spirale (voir photos) creusés à même le sol. L’immense majorité d’entre eux sont situés dans le sud du Pérou. Pour des raisons techniques, ils ne peuvent pas être datés par la traditionnelle méthode du carbone 14. Et malheureusement, « ceux qui les ont construits » n’ont pas laissé de preuve évidente concernant l’époque de réalisation. Ce qui explique pourquoi, depuis des siècles, plusieurs générations d’archéologues se sont penchées sur la question, sans jamais réussir à élucider le mystère…
Mais, Rosa Lasaponara, une chercheuse de l’Insitut de Méthodologie pour l’Analyse Environnementale, en Italie, a fait LA découverte. En se basant sur les clichés des puquios vus de l’espace et en comparant leurs emplacements ainsi que leurs caractéristiques, elle est parvenue à comprendre le rôle de ces mystérieux trous dans le sol péruvien.
Rosa s’est en effet rendue compte, après plusieurs mois de recherches acharnées, que les trous visibles en surface n’étaient, en quelque sorte, que la partie émergée de l’iceberg. En réalité, tout un réseau de tunnels, de caves et de réservoirs est organisé en sous-sol. Grâce aux travaux de Rosa, on sait maintenant que les puquios servaient en fait à irriguer en utilisant des aquifères (roches suffisamment poreuses et perméables pour stocker l’eau et la faire circuler, ndlr) présents sous terre et ainsi permettre aux populations locales de survivre dans des zones arides. Cela explique aussi que ces constructions se situent seulement dans les régions les plus sèches du Pérou.
@nascad
« Ce qui est sûr, c’est que ce système était bien plus développé à l’époque où il fonctionnait à plein régime. Le sol de la vallée dans laquelle se situent les puquios indique qu’elle a subi une agriculture intense tout au long de l’année, et tout ça dans l’un des territoires les plus arides au monde. Cela implique forcément un système d’une ampleur gigantesque » détaille Rosa. Et d’ajouter : « les efforts, l’organisation et la coopération nécessaire pour mettre au point et bâtir un tel système sont tout simplement hallucinants. Une technologie particulière a dû être utilisée pour arriver à un résultat si fonctionnel… C’est ce qu’il nous reste à découvrir. »
Comment fonctionnaient les puquios ?
D’un point de vue théorique, leur fonctionnement semble assez simple. Mais en réalité, c’est une tout autre chose. Si ces trous avaient une forme de spirale, c’était pour que les vents s’y engouffrent, puis passent dans les tunnels de façon à « forcer » l’eau présente dans les réservoirs à sortir en surface, où les cultures en avaient besoin. L’eau supplémentaire y était ensuite stockée dans des piscines artificielles. Et tenez-vous bien, la qualité et la fiabilité des puquios étaient si bonnes, qu’aujourd’hui, plusieurs siècles après leur construction, certains d’entre eux fonctionnent toujours ! Mais d’autres éléments intriguent fortement la communauté scientifique internationale. Pour réaliser un projet d’une telle envergure, une compréhension poussée de la géologie de la région ainsi que des connaissances sur la variation annuelle du niveau d’eau dans les sols sont nécessaires. Du coup, question : comment une civilisation si ancienne, qui ne possédait pas la technologie dernier cri dont jouissent les chercheurs en 2016, a pu savoir tout ça ?
@latinamericanpost
« Les puquios constituent l’un des projets hydrauliques les plus ambitieux d’Amérique Latine, voire du monde. Ils rendaient l’eau accessible toute l’année, non seulement pour l’agriculture, mais aussi pour des besoins domestiques comme la cuisine ou encore la toilette. Les gens qui ont créé ça sont des précurseurs comme il en existe peu dans l’Histoire » explique Rosa Lasaponara.
Pour les plus curieux d’entre vous qui souhaiteraient approfondir d’avantage, sachez que la scientifique italienne a publié ses travaux et les conclusions de son enquête dans l’article « Ancient Nasca World : New Insights from Science and Archaeology ».
@bbc
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Incroyable n’est-ce pas ?