Il y a deux mois, la Ministre de la Justice Nicole Belloubet évoquait l’hypothèse d’une intervention de la France si une peine de mort venait à être prononcée à l'étranger à l’encontre d’un ressortissant français impliqué dans des actes terroristes.
Hier, dimanche 15 avril 2018, le président de la République Emmanuel Macron a confirmé sur BFMTV, face à Edwy Plenel et à Jean-Jacques Bourdin, que la France ferait effectivement tout son possible pour que les peines prononcées en dehors des frontières de l’hexagone correspondent aux valeurs de la République française.
Capture d'écran de l'interview d'Emmanuel Macron, diffusée hier soir sur BFMTV.
Le 18 septembre 1981 était votée l’abolition de la peine de mort à l’Assemblée Nationale en France, initiée par Robert Badinter. Trente-sept ans plus tard, de nombreux débats agitent régulièrement les réseaux sociaux, avec des internautes réclamant le retour de la peine capitale, notamment dans le cadre de crimes liés au terrorisme, ou impliquant des enfants.
Mais qu’en est-il des ressortissants français condamnés à mort pour des actes terroristes, et emprisonnés à l’étranger ? Doivent-ils être condamnés selon la loi en vigueur dans le pays où ils sont jugés, ou doivent-ils recevoir des peines calquées sur la loi française, en vertu de leur nationalité ? Emmanuel Macron a balayé toute forme de doute, ce dimanche 15 avril 2018, dans son interview donnée à Edwy Plenel et Jean-Jacques Bourdin, diffusée en direct sur BFMTV. Le président de la République a ainsi expliqué :
« Nous demanderons, comme nous le faisons à chaque fois, que cette peine soit commuée dans une peine qui est conforme à ce que défend la France, c’est-à-dire en particulier une peine de prison ».
Il est désormais certain que pour tous les ressortissants français condamnés à l’étranger, toute peine capitale sera contestée, et amenée à être transformée par la France, pays des droits de l’homme toujours fermement engagé contre la peine de mort.