Les réseaux sociaux ont beau avoir de nombreux avantages, les inconvénients sont aussi pléthores ! L’artiste israélien Shahak Shapira a signalé plus de 300 messages haineux à Twitter pendant 6 mois, sans qu’aucun ne soit supprimé.
Comme on peut le voir dans sa vidéo publiée sur Twitter le 7 août, pour dénoncer leur inaction, il a reproduit à l’aide de pochoirs une trentaine de ces messages, et les a tagués devant le siège allemand du site à Hambourg.
Dans sa vidéo, il explique avoir voulu attirer l’attention de Twitter et du public, quant à la faible modération du réseau. Les messages étaient d'ailleurs encore en ligne lorsqu’il a tagué le sol. On retrouve parmi les 30 messages sélectionnés : «Niggers are a plague for our society» («Les nègres sont une plaie pour notre société»), «Schmule raus nach auschwitz» («Les gays à Auschwitz»), «Jews scum» («Vermine juive»).
Crédit photo : Capture d'écran / YouTube
Sur les 300 messages haineux signalés, il n’a reçu que 9 réponses, pour lui dire qu’ils ne contrevenaient pas aux règles de conduite. Même si quelques tweets et comptes ont été désactivés, il estime que dans ces cas-là, il n’était pas le seul à avoir alerté Twitter. À titre de comparaison, Facebook a été plus efficace puisque sur les 150 posts signalés, 80 % d’entre eux ont été effacés.
Crédit photo : Capture d'écran / YouTube
Le contexte actuel est très sensible en Allemagne, l’arrivée de nombreux réfugiés ces dernières années et la politique d’accueil menée par la chancelière Angela Merkel ont entraîné une augmentation des messages haineux sur les réseaux sociaux.
Et Twitter ferme les yeux là-dessus : « Si Twitter me force à voir ces choses-là, alors Twitter doit également y jeter un œil ». Le gouvernement, inquiet de voir se normaliser un discours de haine, a multiplié les rencontres avec les responsables de Facebook et Twitter. Le 3 juillet, le parlement a voté une loi obligeant les réseaux sociaux à supprimer les contenus haineux, une nouvelle avancée contre les appels à la haine, les menaces et diffamation.
Crédit photo : Capture d'écran / YouTube
Shahak n’en est pas à son premier coup d’éclat, en janvier il avait détourné les selfies pris par certains visiteurs du mémorial de la Shoah, pour les intégrer à des photos prises dans des camps de concentration. Le projet, baptisé Yolocaust, avait d’ailleurs fait le tour d’internet, et certains des auteurs de ces photos s’étaient même excusés, n’ayant pas eu conscience de leur geste choquant.
Crédit photo : Capture d'écran / YouTube
La seule réaction de Twitter a été de nettoyer les messages laissés le jour même, l’artiste déclare qu’il s’agit d’une attitude habituelle, elle : « nettoie rapidement juste devant sa porte, mais laisse les autres s’occuper du reste ».