À Paris, un patient âgé de 58 ans et aveugle depuis 40 a partiellement retrouvé la vue, grâce à la thérapie génique. Un espoir pour toutes les personnes aveugles et malvoyantes.
Pendant une douzaine d’années, des chercheurs de l’Institut de la vision à Paris ont travaillé sur un projet pour rendre la vue à des personnes aveugles. Il y a deux ans, un patient âgé de 58 ans a commencé un traitement de thérapie génique. L’homme est atteint d’une maladie dégénérative, qui lui a fait perdre progressivement la vue.
Le patient aveugle a partiellement retrouvé la vue
Grâce à une stimulation lumineuse et la méthode de thérapie génique, appelée optogénétique, le patient a partiellement recouvré la vue. L’optogénétique est utilisée depuis une vingtaine d’années, mais c’est la première fois qu’elle agit chez un être humain avec succès. Pour qu’elle fonctionne, un virus génétiquement modifié a été injecté dans l’œil droit du patient.
Crédit photo : Sahel, et al., Nature Medicine
Grâce à des lunettes spéciales, le malade réussi à distinguer le monde qui l’entoure, avec une teinte légèrement ambrée. Lors des tests, il a pu voir l’environnement en 3D, différencier les objets et évaluer leur distance. Ce succès est une première mondiale.
« C’est la première fois que l’optogénétique montre un résultat clinique, toutes disciplines confondues. On a ouvert des pages d’espoir pour lui et d’autres patients », a affirmé José-Alain Sahel, professeur à la tête d’une équipe franco-américaine à l’origine de cette découverte médicale.
Pour le moment, cette thérapie est encore au stade d’essai clinique et ne peut pas être utilisée pour toutes les personnes aveugles. Cependant, les chercheurs espèrent étendre le traitement à tous les malvoyants.
« Ce que nous espérons, c’est que ça pourrait concerner des patients à des stades plus précoces de la maladie. Mais il y a d’autres approches qui peuvent s’adresser aux états plus précoces. Toutes les pathologies où la rétine est touchée, mais où le nerf optique est encore fonctionnel, potentiellement, pourraient être concernées à terme », a déclaré le professeur José-Alain Sahel.