Un zoo suédois est en train de susciter l'émoi, après que son directeur a confessé qu'il avait mis à mort neuf lionceaux (pourtant chacun en parfait état de santé) au cours des six dernières années.
Le Borås Djurpark est un parc zoologique situé dans la petite ville de Borås (60 000 habitants), à 60 km de Göteborg, dans le sud-ouest de la Suède. Bo Kjellson, patron des lieux, a invoqué des raisons financières, et a également expliqué que l'établissement s'était résolu à se débarrasser des bébés lions parce que ces derniers étaient devenus « des animaux en surplus », qu'ils « étaient de trop », et que « les risques d'agressions étaient devenus trop forts au sein du groupe de lions ».
Boras Zoo
Une manœuvre nécessaire, faute d'autres alternatives possibles, affirme le directeur du zoo. Malgré les tentatives infructueuses pour leur trouver un nouvel endroit, les lionceaux n'ont pas pu être ni déplacés ni vendus, selon lui.
« Je pense qu'ils ont été tués au bout de deux ans, rapporte le Daily Mail, relayant des propos de M. Kjellson recueillis par la chaîne de télévision suédoise SVT [en réalité, certains animaux n'avaient même pas un an, N.D.L.R]. À ce moment, on avait déjà essayé de les reloger dans d'autres zoos depuis un certain temps déjà mais, malheureusement, aucun autre zoo ne voulait d'eux — et lorsque la situation est devenue intenable dans le groupe de lions, il a fallu que l'on supprime certains animaux. Et il fallait que ce soit eux. »
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Évidemment, aussi rationnel et froidement cartésien qu'il soit, cet argument n'a pas suffi à convaincre les associations de défense des droits des animaux, ainsi qu'une partie conséquente de l'opinion publique, choquée par l'affaire. Et cela n'arrange guère les choses lorsque le même homme laisse entendre que d'autres lionceaux seraient susceptibles d'être mis à mort s'ils ne peuvent pas être envoyés ailleurs et qu'ils n'arrivent pas à bien s'intégrer aux groupes de lions adultes déjà existants...
Les bébés lions mis à mort se nommaient Potter, Weasley, Simba, Rafiki, Nala, Sarabi, Kiara, Kovu et Banzaï.
Pour Bo Kjellson, le fait de tuer des animaux lorsqu'ils sont devenus inutiles est une chose parfaitement normale, et il s'agit même selon lui « de la loi de la nature ». « Ce n'est pas du tout un secret, et nous n'essayons pas de nous en cacher, c'est notre manière de procéder », a-t-il ajouté à SVT.
Helena Pedersen, chercheuse en pédagogie animale de l'Université de Gothenburg, a également expliqué à SVT que, selon elle, le fait de tuer des animaux faisait « simplement partie » de la gestion d'un établissement zoologique. « Je pense que nous devons réfléchir à pourquoi il est important pour nous d'avoir des zoos, et si cela vaut le prix que les animaux doivent payer pour cela », a-t-elle déclaré.
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