Mediatransports, régie publicitaire des transports franciliens, a refusé de placarder la nouvelle campagne d’affichage de Greenpeace dans les métros parisiens. Cette décision a déclenché la colère de l’ONG
Non. Mediatransports, principale régie française des transports en commun, vient de refuser la nouvelle campagne publicitaire de Greenpeace. Composée d’un film de soixante secondes, d’affiches et d’une diffusion numérique, la campagne a pour objectif de pointer du doigt le décalage entre les discours des politiciens et leur inaction face à l’urgence climatique.
Crédit Photo: Greenpeace / Agence Strike
Dans l’une des séquences du film, l’ONG met en scène un groupe de personnes assistant à la fonte des glaces. Sur l’immense banquise qui s’écroule, apparaissent les mots « BLA BLA ». Ces mots font référence aux promesses ambitieuses de nos dirigeants. D’ailleurs, cette séquence est accompagnée du discours sonore de Nicolas Sarkozy (2007) : « Il faut avoir le courage de reconnaître que nous ne pouvons plus définir des politiques en ignorant le défi climatique, en ignorant que nous détruisons les conditions de notre survie ».
La vidéo se termine par ce slogan :« Face à l’urgence climatique, les discours ne suffisent pas ». Selon Greenpeace, Mediatransports juge cette campagne trop politique. Pourtant, la vidéo et les affiches ont été approuvées par l’Autorité de régulation de la publicité (ARPP).
Le climat, sujet “sensible” ?
— Greenpeace France (@greenpeacefr) March 2, 2020
Nous lançons ce matin une campagne pr dénoncer l’inaction climatique des politiques
Elle a été refusée sur plusieurs supports #métro #cinéma
Demander aux politiques d'agir pour le + grand péril de l'humanité serait devenu subversif ?
Thread pic.twitter.com/Y9B7noPxpn
Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France, n’a pas hésité à afficher son mécontentement : « Dans un contexte où les alertes scientifiques se succèdent pour expliquer que nous sommes la dernière génération à pouvoir agir, il est surprenant de constater que Mediatransports considère des affiches rappelant l’urgence climatique comme indignes du métro parisien, alors que les compagnies aériennes par exemple y développent des campagnes d’ampleur, incitant les voyageurs à prendre l’avion comme d’autres prennent le métro ».
Alexandra Lafay, directrice de la communication à Mediatransports, assure que leur refus n’est pas lié « au message environnemental que Greenpeace voulait faire passer ». Cette dernière s’est confiée à nos confrères de 20 Minutes : « En tant que régie publicitaire intervenant sur le domaine d’entreprises publiques que sont la SNCF et la RATP, nous ne sommes pas autorisés à diffuser des campagnes à caractère politique. De la même manière, un politique ne pourra pas faire de publicité dans le métro en marge d’une élection ou pour interpeller le public sur un sujet d’actualité comme celui des retraites ».
« Le refus de Mediatransports est d’autant plus surprenant que la régie a déjà accepté par le passé des campagnes d’autres ONG interpellant directement Emmanuel Macron sur d'autres grandes causes. Notamment le Sida avec les campagnes de Solidarités Sida ou d’Aides, la dernière remontant à novembre dernier. », constate Laurence Veyne, directrice de la communication de Greenpeace.
En revanche, la campagne de publicité sera bien diffusée dans les stations de métros d’autres villes telles que Lyon, Toulouse, Bordeaux et Montpellier.