La fin du colorant E171 est proche. La secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique doit annoncer la fin officielle de ces nanoparticules de dioxyde de titane dans l'alimentation lors de son déplacement dans le Nord ce vendredi 18 mai. Cet additif omniprésent est largement décrié ces dernières années pour sa possible dangerosité sur la santé.
Les bonbons dont raffolent les enfants sont remplis de E171. Crédits : Veronika Vankova / Shutterstock
Il ne sert qu'à faire joli mais peut causer de gros dégâts. Le colorant E171 est au cœur du débat ce vendredi 18 mai, alors que Brune Poirson, la secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique, visite l'usine Verquin, à Tourcoing (59). Le confiseur produit notamment les fameuses « Têtes brulées », ce bonbon acide dont les enfants sont si friands… 100 % sans E171 puisque l'entreprise a retiré cet additif de ses recettes depuis décembre. Après Lutti, Verquin Confiseur est la seconde entreprise à bannir les dioxydes de titane de ses sucreries.
Cette visite a donc pour objectif de « mettre en lumière les initiatives des entreprises vertueuses » mais aussi et surtout d'annoncer la fin de l'utilisation de ce colorant classé « cancérigène possible pour l'homme » depuis 2006 par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). « Nous souhaitons suspendre avant la fin de l’année l’utilisation de cette substance comme additif alimentaire en France », a assuré la secrétaire d’État au Parisien.
Un additif présent partout
Ces nanoparticules sont massivement utilisées par l'industrie agroalimentaire dans les plats préparés ou encore les sucreries (bonbons, chocolats, gâteaux…). Mais pas seulement : on les trouve également dans des dentifrices, et même des produits pharmaceutiques. Selon l'UFC Que choisir, plus de 4 000 médicaments contiennent du dioxyde de titane comme le Doliprane, l'Advil, le Dafalgan, l'Efferalgan ou le Spasfon.
Le rôle du E171 est purement esthétique : il colore les aliments, les blanchit et apporte de la brillance. Mais il n'en demeure pas moins dangereux pour la santé. D'après des chercheurs de l'Institut national de la recherche agronomique (Inra), l’additif favoriserait le cancer du côlon ou du rectum. Ces derniers ont étudié les effets d’une exposition orale au dioxyde de titane. Leurs tests ont révélé que le colorant « pénètre la paroi de l’intestin et se retrouve dans l’organisme ». « Des troubles du système immunitaire liés à l’absorption de la fraction nanoparticulaire de l’additif » ont également été observés.
Par le biais de campagnes et de pétitions, l'association « Agir pour l'environnement » alerte sur les méfaits de ce colorant depuis un moment et invite les entreprises à ne plus utiliser ces substances nocives. En 2016, elle révélait avoir détecté la présence de cet additif dans 150 aliments.
Le gouvernement s'engage donc en ce sens en annonçant la fin du E171, qui ne devrait pas ravir l'industrie de l'agroalimentaire.