Cette fois — promis, juré — c’est la der des ders.
Alors qu’il avait fait l’annonce solennelle de prendre sa retraite en 2013, lors de la 70e Mostra de Venise (Festival de Cannes italien, ndlr), le roi incontesté des films d’animation japonais, Hayao Miyazaki, a décidé de rempiler pour un dernier long-métrage. Et a donc mis en pause sa retraite.
À 75 ans, il adaptera Boro la Petite Chenille, l’histoire de la vie délicate d’une chenille aux perspectives fragiles. Prévue à l’origine pour se suffire d’un court-métrage, Boro la Petite Chenille verra sa vie se rallonger de quelques minutes grâce à un nouveau projet d’adaptation : un long-métrage en 3D fait entièrement par le biais d’images de synthèse.
En partenariat avec le musée Ghibli, musée-boutique consacré aux créations du studio Ghibli (studios dont Miyazaki lui-même est le co-fondateur), ce long-métrage devrait voir le jour au cours de l’année 2020.
« Si je m’y mets, je suis préparé à mourir en plein milieu » a plaisanté le dessinateur japonais sur la chaîne nationale japonaise NHK, qui diffusait en l’honneur du cinéaste « L’homme qui n’a pas tout dit », un documentaire où l’artiste a été suivi pendant deux ans.
Longtemps considéré comme le « Walt Disney nippon », Hayao Miyazaki était inconnu de nos écrans occidentaux jusqu’à la sortie du hit mondial « Princesse Mononoké » en 1999, distribué dans le monde par Disney. Depuis, ses 34 années de carrière ont été parsemées d’oeuvres majeures (Totoro, Le Voyage de Chihiro) aux parcours internationaux et les critiques sont unanimes : prolifique, poétique et engagé sont les maîtres-mots de l’art de Miyazaki. Un oscar d’honneur lui est même décerné en 2014.
Foncièrement humaniste, ses longs-métrages s’axent souvent autour de thématiques récurrentes : l’importance de la paix dans un monde en guerre (il a connu le chaos des bombes atomiques de Hiroshima et Nagasaki), la place de la nature au sein de notre société (il combat activement le recours à l’énergie nucléaire), une palette humaine dense et réaliste où les personnages principaux ne sont ni tout blanc ni tout noir (des héroïnes indépendantes et fortes, des méchants ‘aimables’).
Voici deux bandes annonces de ses meilleurs crus en attendant son ultime chef-d’œuvre :