Jake Gyllenhaal est un acteur fascinant. De par ses prestations solides, l’acteur campe souvent des personnages torturés. Pourtant, si sa filmographie est principalement composée de rôles sombres, Jake Gyllenhaal a su trouver l’équilibre entre blockbusters et films d’auteurs.
Un goût pour l’étrange et le drame qui plaît à ses nombreux admirateurs cinéphiles. Entre succès (Spider-Man: Far From Home, Prisoners) et échecs (Prince of Persia, Donnie Darko). Si le talent de Jake Gyllenhaal semble évident, l’acteur est cependant très injustement snobé des saisons à awards outre-Atlantique. Serait-ce dû à ses choix singuliers? Cette année, Jake Gyllenhaal est revenu avec un film très attendu, The Guilty, un film dont il est le producteur mais surtout l’acteur principal. Encore un rôle tendu à découvrir sur Netflix. En attendant, voici 10 films de l’acteur à absolument découvrir.
Zodiac de David Fincher (2007)
Jake Gyllenhaal dans le film Zodiac. Crédit : Paramount Pictures
En 2007, Jake Gyllenhaal s’est déjà fait mondialement connaître grâce à son rôle de cowboy dans Le Secret de Brokeback Mountain, d’Ang Lee, au côté de Heath Ledger. Après le blockbuster (Le Jour d’après), le film de guerre (Jarhead) ou le petit film indépendant (Donnie Darko), c’est vers le film d’enquête que se tourne Jake Gyllenhaal. Et pour ses premiers pas dans le genre, l’acteur frappe fort puisqu’il collabore avec David Fincher.
Pour incarner le jeune dessinateur du San Francisco Chronicle, Robert Graysmith, qui enquête sur la série de meurtres perpétrés par le tueur du zodiac, David Fincher songe à Jake Gyllenhaal comme premier choix. L’acteur accepte de travailler sous la direction du réalisateur pointilleux et donne par la même occasion la réplique à Robert Downey Jr. et Mark Ruffalo.
Jake Gyllenhaal incarne dans Zodiac un homme passionné et obsédé par la tournure des événements, se faisant de plus en plus distant avec sa famille. L’acteur, juste mais sans excès, traverse le film de bout en bout. L’un des meilleurs films de la filmographie de Jake Gyllenhaal sans être son meilleur rôle pour autant.
Prisoners de Denis Villeneuve (2013)
Jake Gyllenhaal dans le film Prisoners. Crédit : Warner Bros.
Pour sa première incursion chez Denis Villeneuve (Enemy, la deuxième collaboration du duo a en fait été tournée en premier), Jake Gyllenhaal livre une performance habitée et magistrale. En interprétant l’inspecteur Loki, chargé de retrouver deux petites filles disparues, Jake Gyllenhaal convoque un aspect encore plus sombre de sa palette de jeu. Son personnage est taciturne, colérique et violent avec le suspect numéro un, obsédé mais surtout obstiné. On retrouve ainsi dans son personnage quelques caractéristiques avec celui de Robert Graysmith dans Zodiac, notamment sa fascination et son obsession pour une enquête.
Par le jeu d’acteur impeccable et sans faute de Jake Gyllenhaal et Hugh Jackman à qui il donne la réplique, puis par la mise en scène astucieuse et solide de Denis Villeneuve, Prisoners est un film sombre, terrifiant et excellent. Malgré tout, le thriller n’a pas reçu les faveurs de l’Académie des Oscars qui a tout bonnement snobé le film ainsi que les performances de Hugh Jackman et Jake Gyllenhaal, que les fans souhaitaient voir concourir à l’oscar du meilleur acteur.
End of Watch de David Ayer (2012)
End of Watch. Crédit : Open Road Films
Dans End of Watch, film en found footage intense et impressionnant, Jake Gyllenhaal incarne l’officier Brian Taylor de la police de Los Angeles. À l’aide de caméras embarquées fixées sur son uniforme et celui de son coéquipier, End of Watch se fait une expérience immersive pour le spectateur qui plonge en plein cœur du quotidien de la police de Los Angeles.
On s’attache très vite à ce duo formé par Jake Gyllenhaal et Michael Peña. Entre échanges de tirs, menaces, moments de bravoure mais aussi tristesse, End of Watch propose un film singulier au plus près des forces de l’ordre de L.A. Dérangeant, stupéfiant, choquant et triste, le film de David Ayer -produit par Jake Gyllenhaal- est l’un des films policier et d’immersion les plus précis et réalistes de ces dernières années.
Le Secret de Brokeback Mountain d’Ang Lee (2005)
Le Secret de Brokeback Mountain. Crédit : Focus Features
Le Secret de Brokeback Mountain est probablement le film qui a définitivement lancé Jake Gyllenhaal sur le devant de la scène. Son rôle de cowboy du Wyoming, Jack Twist, entretenant une relation homosexuelle avec son collègue du ranch, Ennis del Mar, en 1963, a touché le monde entier. Dans cette histoire d’amour déchirante et interdite, Jake Gyllenhaal et Heath Ledger incarnent avec brio des hommes devant vivre leur amour loin des regards, dans les montagnes de Brokeback Mountain.
Devant la caméra du réalisateur taïwanais Ang Lee, Jake Gyllenhaal et Heath Ledger livrent des performances touchantes, tout en retenue. Une maîtrise qui aura permis à Heath Ledger d’être nommé dans la catégorie du meilleur acteur aux Oscars, tandis que Jake Gyllenhaal sera nommé dans celle du meilleur acteur dans un second rôle, sans qu’aucun d’eux ne remporte la précieuse statuette.
Malgré tout, Brokeback Mountain a reçu une multitude de prix à travers le monde et dans les cérémonies les plus prestigieuses (le Lion d’or à la Mostra de Venise en 2005) et a pu bénéficier d’un fabuleux succès dans les salles de cinéma du monde entier. La relation passionnée de Jack et Ennis aura réuni 1,25 millions de spectateurs en France et empoché 170000000 de dollars au box-office mondial. Un précurseur et un modèle dans le genre.
Source Code de Duncan Jones (2011)
Source Code. Crédit : Summit Entertainement
Après s’être essayé, en vain, au blockbuster commercial avec Prince of Persia : Les Sables du Temps, Jake Gyllenhaal retourne au film de divertissement soigné et travaillé avec Source Code. Un an après son expérience Disney pour Prince of Persia dont il ne garde toujours pas un bon souvenir, Jake Gyllenhaal se retrouve dans un film de science-fiction, genre dans lequel l’acteur n’est pas un habitué. Sous la direction de Duncan Jones (le fils de David Bowie), le personnage de Jake Gyllenhaal, Colter Stevens, a huit minutes pour découvrir le poseur de bombe d’un train et déjouer une deuxième attaque terroriste à venir.
Palpitant, intelligent, réussi, paradoxalement bienveillant malgré son sujet, Source Code est un film casse-tête dans lequel le spectateur ne peut s’empêcher de mener, en même temps que son héros, l’enquête. Voyage dans le temps et réalités parallèles font pourtant de ce film de science-fiction une enquête avant tout et un projet ambitieux accessible au plus grand nombre. Un rôle fort pour Jake Gyllenhaal pour un film original et soigné.
La Rage au ventre d’Antoine Fuqua (2015)
La rage au ventre. Crédit : The Weinstein Company
Tout bon acteur se doit au moins une fois dans sa carrière de jouer dans un film de boxe. Tout comme Sylvester Stallone dans la saga Rocky, Robert De Niro dans Raging Bull, Christian Bale dans Fighter ou encore Daniel Day-Lewis dans The Boxer, la filmographie d’un comédien empreinte souvent ce passage obligé pour démontrer les talents d’un acteur. Et Jake Gyllenhaal n’a pas échappé à la règle.
En 2015, Jake Gyllenhaal interprète le rôle de Billy Hope dans La Rage au ventre, du réalisateur Antoine Fuqua. Chose plutôt incroyable, le film était au départ pensé comme une sorte de biographie de la vie du rappeur Eminem. Le scénariste, Kurt Sutter, souhaitait faire une analogie par la boxe de la vie d’Eminem, au départ prévu pour le rôle principal. Après son désistement, c’est Jake Gyllenhaal qui fut choisi pour reprendre le rôle.
Le choix de Jake Gyllenhaal est parfait car La Rage au ventre mélange savamment boxe, drame, quête de rédemption et obstination. Un rôle physique et psychologique pour l’acteur que beaucoup voit à l’époque comme un sérieux concurrent dans la catégorie du meilleur acteur aux Oscars. L’un des films les plus intenses de l’acteur, émotionnellement, et l’un des meilleurs rôles qui composent sa filmographie.
Night Call de Dan Gilroy (2014)
Night Call. Crédit : Open Road Films
De nouveau producteur sur Night Call un an après End of Watch, Jake Gyllenhaal se lance dans un projet sombre et malicieux sous la houlette du réalisateur Dan Gilroy. Deuxième production et deuxième réussite critique pour Jake Gyllenhaal.
Dans ce film, Jake Gyllenhaal incarne Lou Bloom, un vautour de Los Angeles (ville que connaît bien Jake Gyllenhaal puisqu’il y est né) attiré par le morbide et le glauque. Night Call propose à Jake Gyllenhaal un nouveau rôle sombre, immoral et sordide après Donnie Darko et Enemy. Un rôle marquant pour l’acteur dont la performance fut saluée de toutes parts sans cependant voir Night Call triompher dans les cérémonies de récompenses du cinéma.
Everest de Baltasar Kormákur (2015)
Everest. Crédit : Universal Pictures
Cinq ans après la déroute Prince of Persia, Jake Gyllenhaal revient au cinéma grand public. Si Everest ne fait pas partie des films les plus connus de l’acteur, il a le mérite de proposer un spectacle à couper le souffle. Le film retrace les deux expéditions de 1996 sur le mont Everest. Un voyage tragique pour ses alpinistes et guides de hautes montagnes dont faisait partie Scott Fischer, qu’interprète Jake Gyllenhaal. Une histoire vraie dont l’adaptation cinéma aura attiré presque un million de spectateurs dans les salles françaises. Un box-office mondial réussi puisque Everest aura rapporté 221 millions de dollars, correcte, mais bien loin du dernier succès en date de Jake Gyllenhaal avec Spider-Man: Far From Home qui a franchi la barre des 1 milliard de dollar au box-office en 2019
Donnie Darko de Richard Kelly (2001)
Donnie Darko. Crédit : Newmarket Films
Donnie Darko est probablement l’un des films les plus emblématiques de la filmographie de Jake Gyllenhaal au côté de Brokeback Mountain, Enemy et Prisoners. En 2001, à tout juste 20 ans au compteur, Jake Gyllenhaal se fait remarquer au cinéma dans Donnie Darko. L’acteur y joue au côté de sa sœur, l’actrice Maggie Gyllenahaal. Dans ce film de science-fiction, mêlant le fantastique au thriller psychologique, Jake Gyllenhaal campe un adolescent (Donnie Darko) pris d’hallucinations lorsqu’il voit un lapin humanoïde lui prédire la fin du monde. L’un des premiers rôles sombres de l‘acteur dans une filmographie qui en sera plus tard parsemée.
Détesté à sa sortie, Donnie Darko a essuyé un gros échec. Mais avec le temps, ce film de science-fiction étrange, tourné dans la ville de l’acteur à Los Angeles, est devenu un incontournable de la filmographie de Jake Gyllenhaal.
Nocturnal Animals de Tom Ford (2016)
Nocturnal Animals. Crédit : Focus Features
Jake Gyllenhaal est un abonné des thrillers et autres films à suspens et sombres. À l’image des rôles que l’acteur interprète. Et c’est particulièrement le cas de Nocturnal Animals et de son titre évocateur. Le film réalisé par Tom Ford se déroule à Los Angeles, une fois de plus, et raconte l’histoire effrayante d’un homme et sa famille (campé par Jake Gyllenhaal) dont le destin tragique est raconté dans un livre. Le mystère reste entier dans Nocturnal Animals où la beauté visuelle est due à Tom Ford, principalement connu pour ses créations de prêt-à-porter.
Nocturnal Animals a reçu un succès modeste en salles (malgré ses deux stars à l’affiche, Jake Gyllenhaal et l’actrice Amy Adams) de par son statut de film à faible budget. Nocturnal Animals jouit surtout d’un beau succès critique. Des critiques élogieuses qui lui permettront de briller à la Mostra de Venise en empochant le Lion d’argent; et notamment pour les performances de ses acteurs qui seront toutefois snobés de la saison des awards aux États-Unis avec une seule nomination aux Oscars 2017.