L'acteur Michel Blanc est décédé à l'âge de 72 ans

L'acteur Michel Blanc est mort.

Il était l'un des comédiens les plus populaires de sa génération.

L'acteur Michel Blanc, rendu célèbre par le rôle de Jean-Claude Dusse dans la saga « Les Bronzés », est décédé dans la nuit du jeudi 3 au vendredi 4 octobre, à l'âge de 72 ans. Selon nos confrères de BFM TV, il aurait succombé à un malaise cardiaque.

Révélé à la fin des années 1970 sur les planches, au sein de la troupe comique du Splendid, avec laquelle il connaît d'abord la notoriété dans des pièces restées célèbres qui seront adaptées avec succès au cinéma, il poursuit ensuite sa carrière dans le Septième art, en optant surtout pour des rôles plus dramatiques. Récompensé d'un César en 2012, il était également réalisateur et scénariste.

L'acteur Michel Blanc, décédé à l'âge de 72 ansCrédit photo : Wikimedia Commons

Michel Blanc est décédé à l'âge de 72 ans

Né le 16 avril 1952 à Courbevoie, en banlieue parisienne, Michel Blanc est le fils unique de Marcel et Jeanine Blanc. À sa naissance, on lui détecte un souffle au cœur, ce qui angoisse grandement ses parents, lesquels vont le couver durant son enfance, parfois même un peu trop. Il gardera de cette période une certaine timidité, mais aussi une hypocondrie maladive.

Michel Blanc grandit dans un milieu modeste et ouvrier, mais plutôt cultivé. Scolarisé au lycée Pasteur de Neuilly-sur-Seine, où il fait la rencontre de Christian Clavier, Gérard Jugnot et Thierry Lhermitte (ses futurs partenaires du Splendid), il se prédestine d'abord à une carrière de musicien, pratiquant le piano, sa grande passion. À l'âge de 20 ans, il décide de vivre de la musique, mais ne parvient pas à percer et renonce au bout d'une année.

Il intègre alors la troupe de comédiens du Splendid au milieu des années 1970 et commence à jouer des sketches et des pièces comiques de café-théâtre au sein d'une bande de copains, formée par Christian Clavier, Gérard Jugnot, Josiane Balasko, Thierry Lhermitte, ou encore Marie-Anne Chazel. Le succès sera très vite au rendez-vous. Dans le même temps, il débute au cinéma en 1974 puis se fait remarquer en 1976 dans le film « La Meilleure Façon de marcher » de Claude Miller, puis en 1977 dans la comédie « Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine », réalisée par Coluche et Marc Monnet.

En 1979, il se révèle aux yeux du grand public en interprétant l'inénarrable Jean-Claude Dusse dans la comédie « Les Bronzés ». Réalisé par Patrice Leconte, ce film est une adaptation de la pièce de théâtre « Amours, coquillages et crustacés » que jouait jusqu'alors le Splendid sur les planches. Michel Blanc y incarne un personnage de looser maladroit qui restera culte et lui collera à la peau tout au long de sa carrière. Il reprend ce rôle en 1979 dans le mythique « Les Bronzés font du ski », qui marquera plusieurs générations de cinéphiles.

Il continue avec la troupe en faisant notamment une apparition - vocale uniquement - dans le film « Le père Noël est une ordure », puis s'en éloigne progressivement.

Il enchaîne alors avec plusieurs comédies à succès, dont « Viens chez moi, j'habite chez une copine » (1981), aux côtés de Bernard Giraudeau, « Ma femme s'appelle reviens » (1982), avec Anémone ou encore « Circulez, y'a rien à voir » (1983), où il donne la réplique à Jane Birkin et Jacques Villeret. En 1983, il retrouve ses complices du Splendid pour le film « Papy fait de la résistance », de Jean-Marie Poiré.

À cette même époque, désireux de se détacher de son image d'acteur comique, il opte pour des rôles plus dramatiques et passe également derrière la caméra. En 1984, il écrit, réalise et joue dans le long-métrage « Marche à l'ombre ». Acclamé par la critique, le film - qui sera nommé pour le César de la meilleure première œuvre en 1985 - devient le plus gros succès de l'année avec 6,1 millions de spectateurs.

En 1986, sa prestation dans « Tenue de soirée » de Bertrand Blier, aux côtés de Gérard Depardieu, lui vaut le prix d'interprétation masculine au Festival de Cannes. Il confirme ses talents d'acteur dramatique dans « Monsieur Hire » (1989) de Patrice Leconte, puis Uranus (1990) de Claude Berri. Au début des années 1990, il délaisse quelque peu le cinéma au profit du théâtre avant de revenir à la réalisation.

En 1994, il réalise ainsi « Grosse fatigue », dans lequel il joue son propre rôle. Récompensé par le Prix du scénario à Cannes, le film est un succès critique, tout comme le sera « Mauvaise passe », son troisième long-métrage, en tant que réalisateur, sorti en 1999.

En 2002, il réalise et joue dans « Embrassez qui vous voudrez », lui aussi bien accueilli par la critique et le public. Cette décennie 2000 le verra tourner dans plusieurs films notables, dont « Je vous trouve très beau » (2005) d'Isabelle Mergault, « Les Bronzés 3 : Amis pour la vie » (2006) de Patrice Leconte (dans lequel il reprend son rôle de Jean-Claude Dusse), « Le Deuxième Souffle » (2007) d'Alain Corneau, ou encore « Les Témoins » (2007) et « La Fille du RER » (2009), tous deux réalisés par André Téchiné.

En 2012, il reçoit le César du meilleur acteur dans un second rôle pour son interprétation d'un directeur de cabinet dans « L'Exercice de l'État », de Pierre Schoeller.

L'acteur Michel Blanc (ici avec son César en 2012) décédé à l'âge de 72 ansCrédit photo : Wikimedia Commons

Depuis 2013, il avait tourné dans une douzaine de longs-métrages, notamment « Raid Dingue » (2017) de Dany Boon, « Voyez comme on danse » (2018), qu’il avait lui-même réalisé, « Docteur ? » (2019) de Tristan Séguéla, mais aussi, plus récemment, « Marie-Line et son juge » (2023) de Jean-Piere Améris et « Les petites victoires » (2023) de Mélanie Auffret.

En couple depuis plusieurs années avec la styliste Ramatoulaye Diop, Michel Blanc n’avait pas d’enfant.

Sa mort laissera un grand vide dans le cinéma français, dont il était l'une des figures les plus emblématiques.


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Au sujet de l'auteur : Mathieu D'Hondt

Évoluant dans la presse web depuis l’époque où celle-ci n’en était encore qu’à ses balbutiements, Mathieu est un journaliste autodidacte et l’un de nos principaux rédacteurs. Naviguant entre les news généralistes et les contenus plus décalés, sa plume s’efforce d’innover dans la forme sans jamais sacrifier le fond. Au-delà de l’actualité, son travail s’intéresse autant à l’histoire qu’aux questions environnementales et témoigne d’une certaine sensibilité à la cause animale.
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