Laura a 21 ans, et prépare son bac. Plus tard, elle veut devenir journaliste, et elle a des rêves plein la tête. Son papa, qui l'aime comme la prunelle de ses yeux, est prêt à tout pour l'aider et la soutenir. Une histoire en apparence banale... sauf que Laura n'est pas tout à fait une jeune fille comme les autres : elle est atteinte de trisomie 21. Pour elle, faire des études, comme de nombreuses autres petites choses de la vie, relève d'un formidable combat quotidien.
Voilà, en substance, le résumé du téléfilm « Mention particulière », réalisé par Christophe Campos, qui était diffusé hier soir à 21 heures sur TF1. Prix du meilleur scénario au dernier Festival de la fiction TV de La Rochelle, l'histoire s'inspire de faits réels : en 2012, en Italie, un jeune trisomique a décroché le bac. Puis, en 2014, c'est une jeune fille marocaine qui avait décroché le précieux sésame... avec mention.
En lui-même, le sujet abordé par « Mention particulière » est puissant, émouvant : la manière dont le handicap est traité bouleverse bon nombre d'idées reçues sur la trisomie. Mais au-delà du scénario, la performance de Marie Dal Zotto, l'actrice qui joue le rôle de Laura (et qui est elle-même trisomique) se détache tout particulièrement. Sacrée meilleur espoir à La Rochelle, la jeune femme de 29 ans est une véritable révélation tant sa prestation à l'écran est débordante de sincérité doublée de tendresse.
Car ce téléfilm, confesse-t-elle, « c'est un peu l'histoire de [sa] vie ». Comme la jeune aspirante bachelière qu'elle incarne, Marie a dû lutter et batailler de toutes ses forces pour accomplir ces petits gestes qui, bien qu'anodins pour d'autres, sont pour elle autant d'obstacles à relever. Comme elle, la jeune actrice a été poussée par des parents qui n'ont jamais rien voulu lâcher, qui ont cru en elle et qui l'ont accompagnée dans la poursuite de ses rêves. « Ma vie, c'est un défi, comme courir un cent mètres avec des haies. J'aurais toujours des barrières à sauter, des portes à claquer. »
Pratiquant le théâtre depuis ses 14 ans, Marie a très tôt acquis le sens de la scène, et s'est d'ailleurs servie de cet art pour surmonter son handicap, notamment au niveau de l'élocution, mais aussi pour apprendre à apprivoiser ses émotions, à se servir d'elles pour habiter son personnage et transmettre son ressenti. « À l'école, on m'insultait car j'étais différente. Le théâtre m'a permis de dépasser mes émotions, de prendre de l'assurance. Il m'a donné confiance en moi. »
Un téléfilm à voir ou à revoir en replay sur TF1, pour dépasser les clichés et changer notre regard sur le handicap et la trisomie 21.