Il est le nouveau champion des « 12 coups de midi ». Mais qui est donc Paul, ce candidat autiste qui fait fureur dans le jeu télévisé animé par Jean-Luc Reichmann ? Portrait.
Voilà plus d’un mois désormais que Paul squatte le plateau de l’émission phare de TF1 « Les 12 coups de midi », dans laquelle il fait sensation et épate les téléspectateurs jour après jour, grâce à sa culture générale hors du commun.
Depuis que le public a découvert son visage juvénile, lors de son premier passage le 26 avril dernier, ce jeune étudiant en histoire n’a eu de cesse d’impressionner tant son savoir encyclopédique paraît infini.
Bonjour à Tousss ?
— Jean-Luc Reichmann (@JL_Reichmann) 10 mai 2019
Je vous donne rendez-vous personnellement à Midi pour suivre la fantastique aventure de Paul aux 12 Coups de MIDIIIII
Elle est pas belle la vie ... @TF1 @EndemolShineFr #12coupsdemidi pic.twitter.com/J5C0unCYXB
Des connaissances qui lui permettent de rester encore invaincu après 30 participations au jeu (au mardi 28 mai), avec à la clé une cagnotte dépassant déjà les 120 000 euros.
Sa réussite admirable fait dire à certains qu’il peut aller chercher le record absolu de gains (809 392 €), lequel est toujours détenu par Christian Quesada, aujourd’hui emprisonné pour une sordide affaire de «corruption sur mineur» et de «détention d'images pédopornographiques».
Au-delà de ses aptitudes - dont il a encore fait preuve il y a peu en repérant deux erreurs qui s’étaient glissées dans des questions qu’il a lui-même corrigées -, le nouveau roi de la mi-journée détonne avant tout car il souffre du syndrome d’Asperger.
« Les lumières, le public, le bruit, la musique sont difficiles à supporter pour lui »
Ce « handicap invisible » - comme le décrit Sophie, sa maman - il ne cherche pas à le dissimuler, bien au contraire. Il l’évoque d’ailleurs sans retenue à longueur d’émission avec le présentateur Jean-Luc Reichmann.
Une manière à ses yeux de contribuer à changer le regard sur l’autisme, qu’il refuse de voir comme une maladie et gare à ceux qui auront le malheur de le traiter comme quelqu'un de malade. L’une de ses adversaires l’a ainsi appris à ses dépens en le félicitant maladroitement lors de sa dernière victoire.
Cette philosophie, le jeune homme originaire de Grenoble (Isère) la tient de l’écrivain Josef Schovanec - lui aussi atteint du syndrome d’Asperger - , dont il admire le travail. Un modèle et une inspiration qui lui permet d'accepter au mieux sa différence et l’encourage à mener une vie « normale ».
Les choses ne sont pourtant pas si simples et son handicap nécessite parfois quelques adaptations, à commencer par une concentration de tous les instants qui le fatigue grandement. Des efforts qu’il consent à faire grâce à la présence et au soutien sans faille de sa maman, sans qui, rien ne serait possible !
Depuis qu’il a passé avec succès le casting de l’émission, pas un jour ne se passe en effet sans que Paul ne soit accompagné de sa mère, véritable repère pour son fils pas toujours habitué à voir tant d’agitations autour de lui.
« À chaque fois qu’il y a des choses à faire, elle est là. Elle est derrière moi. J’aurais été perdu en cours de route si elle n’était pas en train de vérifier à côté de moi », avait ainsi confié Paul, lors de son second passage dans l’émission.
«Les lumières, le public, le bruit, la musique, ce sont autant d’agressions qui sont difficiles à supporter pour lui (…) Quand vous appréhendez un environnement, vous avez deux-trois informations qui vous arrivent alors que les personnes ayant un syndrome d'Asperger vont en avoir des millions en même temps», avait de son côté souligné sa mère il y a quelques semaines, comme pour mieux rappeler les efforts fournis par son enfant.
« Je ne sais pas si ça se voit mais, parfois, je suis très fatigué »
« L’émission demande beaucoup d’énergie. Je ne sais pas si ça se voit mais, parfois, je suis très fatigué », avait d’ailleurs récemment reconnu l’intéressé, qui consacre l’essentiel de son temps libre à sa première passion, l’histoire, en se délectant d’ouvrages sur l’antiquité ou encore en visitant des musées.
Vous l’aurez compris, Paul doit donc faire preuve de beaucoup de courage et d’abnégation pour ne rien laisser transparaître, lors des émissions. La présence de ses proches et la bienveillance de Jean-Luc Reichmann, qui le surnomme affectueusement « Wikipaul », l’aide énormément.
Il peut également compter sur une sacrée force de caractère qu’il dit avoir hérité de son père qui n’est autre que l’ancien champion de France de cross-country (2006 et 2007) Ali El Kharrat. Ce dernier - qui fut également champion du Maroc du 3 000 mètres steeple en 1989 - n’est pas peu fier du parcours de son fils, à qui il semble avoir transmis l’amour du sport et de la compétition.
Les 12 coups de midi. Le père de Paul pris par l’émotion en évoquant l’aventure de son fils https://t.co/vZdkyj30Qt #Télévision #Une pic.twitter.com/0pG5n5xG9w
— PUBLINEWS (@W38777Y) 27 mai 2019
Autant de qualités qui lui seront nécessaires pour étendre son invincibilité dans le jeu et espérer ainsi récolter une belle somme d’argent avec laquelle il souhaiterait notamment « faire un safari » ou « aller dans des parcs animaliers ».
C'est tout le mal qu'on lui souhaite !