La couche d'ozone pourrait se rétablir plus vite que prévu grâce à la diminution d'un gaz nocif

Selon une récente étude, la couche d’ozone pourrait se reconstituer plus vite que prévu grâce à la diminution d'un gaz nocif. Détails.

On ne s'y attendait pas !

Une étude publiée ce 11 juin dans la revue Nature Climate Change révèle que le niveau des hydrochlorofluorocarbures (HCFC) dans l’atmosphère serait en train de se réduire, permettant ainsi la reconstitution progressive de la couche d’ozone.

Les HCFC sont des gaz organiques utilisés dans les systèmes de climatisation ou de réfrigération mais aussi dans le soufflage de la mousse isolante. En 1987, le Protocole de Montréal visait à contrôler la production et la consommation des SAO, composés chimiques utilisés dans l’industrie du froid. En 2010, la production des chlorofluorocarbones (CTC) a été arrêtée pour être remplacée par les HCFC.

Cependant, parmi ces HCFC, le HCFC-22 (gaz le plus abondant) était dénoncé comme étant un accélérateur de réchauffement planétaire, 1 910 fois supérieur à celui du dioxyde de carbone sur un horizon de 100 ans, comme l’explique Luke Western, auteur de l’étude.

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Ainsi, le réchauffement climatique dû aux HCFC a atteint son pic en 2021, soit cinq ans plus tôt que prévu. L’arrêt de la production et de l’usage des HCFC a été imposé par les amendements de Copenhague et de Pékin, ajoutés au Protocole de Montréal à l’échelle mondiale d’ici 2040. Les HCFC seront remplacés par les hydrofluorocarbures (HFC).

La couche d’ozone reconstituée avant la fin du siècle

Après avoir atteint ce pic en 2021, le réchauffement climatique et la teneur moyenne mondiale en chlore dans la troposphère (EECI), issus des HCFC, ont diminué pour la première fois entre 2021 et 2023. Selon l’étude, l’ozone de l’Antarctique, qui correspond à une mesure commune pour la reconstitution de la couche, devrait revenir aux niveaux de 1980 après le milieu du XXIème siècle.

Initialement, cette reconstitution aurait dû se produire bien plus tard, mais l’application du Protocole de Montréal a permis "la réduction des émissions de substances appauvrissant la couche d’ozone (SAO) et des puissants gaz à effets de serre et éviter un réchauffement climatique important".

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Selon les projections avancées par l’étude, la reconstitution de la couche d’ozone devrait donc revenir à ses standards de 1980 entre 2082 et 2087. Pas pour tout de suite donc, mais c'est encourageant. Cependant, l’étude tempère ses projections en alertant sur les fuites potentielles des HCFC qui pourrait se poursuivre dans les années à venir. Les chercheurs préconisent de trouver des solutions afin d’éviter le rejet des HCFC dans l’atmosphère.

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Au sujet de l'auteur : Jérémy Birien

Journaliste, rédacteur en chef