“No door, no problem”, la tendance TikTok qui terrorise les fast food et qui vous expose à une lourde peine

Ces derniers jours, une nouvelle tendance TikTok, née aux États-Unis, a débarqué en France. Si elle amuse celles et ceux qui s’y adonnent, c’est loin d’être le cas pour les employés de fast-food, ciblés et terrorisés par cette pratique illégale.

Jamais à court d’idées pour lancer des tendances farfelues, à la limite de la légalité, des jeunes tiktokeurs se retrouvent au cœur d’une controverse à cause de leur dernière lubie. En effet, un nouveau challenge né aux États-Unis, baptisé “No Door No Problem” (“Pas de portes, pas de problèmes”), est en train de rendre fous les employés d’enseignes de fast-food, principales cibles.

Mais en quoi consiste-t-il ? Sous l’apparence d’un challenge amusant pour celles et ceux qui s’y adonnent, elle a de quoi exaspérer celles et ceux qui en sont victimes. Le challenge consiste à entrer de force dans les cuisines d’un fast-food, souvent par la fenêtre du drive, pour danser, saluer les employés, voire même voler une frite au passage.

La séquence est généralement filmée en “point de vue” personnel par le tiktokeur, accompagné de la chanson “Trap Queen” de Fetty Wap, et criant le slogan “No door, no problem”. Le but de ce challenge reste primaire puisqu’il s’agit de… s’amuser.

@justjosephm @Vexbol(ts) no doors no problem is global 🗣️ #justjoseph #foryou #prank #fettywap #trending ♬ original sound - justJoseph

Cependant, comme on peut le voir sur les vidéos, les tiktokeurs sont les seuls à s’amuser de la situation, quand les employés sont effrayés et contrariés de voir un intrus déambuler parmi eux dans les cuisines. L’autre but est également pécuniaire puisque ces vidéos, qui cumulent parfois des millions de vues, peuvent générer entre 2 000 et 4 000 euros via le fond de rémunération de TikTok, en fonction du statut du créateur. Autrement dit, pour certains, c’est une manière détournée de faire de l’argent.

@giggle_gridd #fyp #mcdonalds ♬ original sound - icant_swim1

Un challenge qui terrorise les employés des fast-food

Si la tendance est née aux États-Unis il y a plusieurs semaines, elle vient de dépasser les frontières et d’arriver en France. Dans les commentaires des internautes, il y a celles et ceux qui s’indignent du manque de respect envers les employés, quand d’autres leur reprochent de manquer d’humour.

@monsieurjolan No doors no problem je voulais juste mettre l’ambiance 🥲 #humour #pourtoii #monsieurjolan ♬ son original - monsieurjolan

Filmés à leur insu, en plein service, de plus en plus d’employés prennent la parole sur les réseaux sociaux pour exprimer leur malaise face à ce phénomène grandissant. Une importation qui inquiète sérieusement les employés de fast-food en France, confrontés à une tendance qui franchit les limites de la blague et du divertissement.

@monsieurjolan Nooooo dooors no problemm ❤️❤️ mon amie le dinausaure 😂❤️ 100k ??⏳ #humour #pourtoii #monsieurjolan ♬ son original - monsieurjolan

Ce qu’il faut surtout mettre en avant, c’est l’insécurité que ressentent les employés qui se retrouvent confrontés à ce challenge :

“On reçoit régulièrement des insultes et des menaces de mort du type : "Je rentre à l’intérieur et je vous laisse tous pour morts.” Quelqu’un qui entre pour de vrai, c’est terrifiant"

"Je n’aime pas particulièrement mon job, mais ce que je déteste le plus, ce sont les menaces et le sentiment d’insécurité qu’on peut ressentir face à certaines personnes."

Au-delà du stress que ces intrusions génèrent au quotidien, elles exposent les équipes à de réels risques physiques et psychologiques, sans parler des tensions au moment d’expulser les intrus. Un impact rarement pris en compte par les adeptes du challenge, souvent très jeunes et peu conscients des conséquences de leurs actes.

Un enseigne McDonald'sCrédit photo : iStock

Par ailleurs, il est important de rappeler que ce défi constitue un délit grave qui expose son auteur à une grave condamnation. En effet, l’entrée par effraction, parfois accompagnée de vol, peut être qualifiée de filouterie, passible de jusqu’à 6 mois de prison et 7 500 € d’amende, voire davantage en cas de circonstances aggravantes, selon le site officiel du service public.


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Journaliste