Focus sur le témoignage d'un salarié américain qui a gagné énormément d'argent en une année, en cumulant plusieurs emplois.
Le travail, c'est la santé, paraît-il !
Encore faut-il avoir des conditions saines pour exercer son métier, ce qui n'est pas toujours le cas. On ne vous apprend rien.
Malgré des cadences infernales ou encore un environnement délicat, certains font fi des contraintes et sont même prêts à faire beaucoup de sacrifices pour bien gagner leur vie, en ne comptant par exemple jamais leurs heures de travail. Mais le jeu en vaut-il la chandelle ?
Un employé américain - que l'on appelera Taylor - a récemment apporté quelques éléments de réponse en racontant sa propre expérience. Ce jeune Texan a ainsi expliqué qu'il avait cumulé jusqu'à quatre emplois pour pouvoir gagner un salaire mirobolant. Mais, de son propre aveu, ce rythme effréné n'a pas été sans conséquences.
Image d'illustration. Crédit photo : IStock
4 jobs et 14h par jour pour un salaire mirobolant : il gagne très bien sa vie, mais à quel prix ?
Travaillant dans le secteur de la technologie, Taylor - qui a publié son témoignage de manière anonyme sur le réseau social Reddit - a d'abord eu une réflexion somme toute logique. Il est en effet parti du postulat que pour avoir encore plus d'argent, il n'avait d'autre choix que de travailler davantage. L'idée de cumuler plusieurs jobs est donc rapidement devenue une évidence à ses yeux, dès l'été 2022.
À l'époque, il cumule déjà deux activités professionnelles. Patron de sa propre entreprise de conseils, qu'il gère depuis son domicile, il exerce également en parallèle un job dans une autre société en tant que chargé de clientèle. En juin 2022, il démissionne toutefois de ce dernier pour démarrer deux nouveaux emplois au sein de deux grandes entreprises de technologie.
En fin d'année, à l'heure de faire les comptes, il s'aperçoit que sa rémunération annuelle a doublé et qu'il a gagné 500 000 dollars, soit environ 460 000 euros, en ayant eu 4 jobs différents, dont 3 de manière simultanée. Une jolie somme.
Mais pour gagner autant d'argent, Taylor a dû travailler 14 heures par jour, soit des semaines de... 70 heures. Difficile de sortir indemne d'une telle charge de travail. Au-delà de la santé, ce cumul peut même constituer un délit au regard du droit du travail, en fonction des clauses stipulées dans les contrats des entreprises. Ce qui n'était pas son cas, précise le site Business Insider.
Image d'illustration. Crédit photo : IStock
Au moment de dresser un premier constat fin 2022, Taylor ne retient d'abord que le côté positif de cette année éreintante. Tout l'argent amassé lui a en effet permis de rembourser ses prêts étudiants ainsi que les dettes contractées par sa femme. Ce qui n'est pas négligeable. Il a également pu investir beaucoup dans sa société, dont les pertes sur l'année écoulée s'élevaient à... 100 000 dollars. Tous ses efforts n'ont donc pas été vains, du moins sur le plan comptable car pour le reste, le bilan semble un peu plus mitigé.
Tout ne s'est pas fait sans heurts et le revers de la médaille s'avère plutôt rude, notamment pour sa santé.
« J'ai fini par m'épuiser », reconnaît-il en toute transparence, insistant par ailleurs sur le fait que ce dur labeur a beaucoup trop empiété sur sa vie personnelle. Son rythme était trop élevé et même dans les rares moments où il tentait de déconnecter, il ne pouvait pas s'empêcher de penser à son... travail. Le quotidien devenait intenable. Et ce qui devait arriver arriva : il a fini par craquer physiquement et nerveusement. En février 2023, il a donc renoncé en démissionnant des deux emplois qu'il avait acceptés l'été précédent.
Cette décision lui a redonné ce qu'il avait perdu, du temps, lui permettant ainsi de renouer avec sa famille, mais aussi de voyager ou encore se concentrer sur l'évolution de sa société.
Néanmoins avec le recul, Taylor affirme qu'il ne regrette pas de l'avoir fait ne serait-ce que pour la sécurité financière que cela lui a apportée. Il se dit même même prêt à recommencer si les circonstances l'exigent à l'avenir.
Crédit photo : IStock
À l'image de Taylor, le cumul d'emplois s'avère être une pratique courante outre-Atlantique, où la question n'est pas un sujet tabou. D'ailleurs et contrairement aux idées reçues, les cumulards aux États-Unis (que l'on appelle les Multiple Jobholders) ne sont pas des actifs dans le besoin mais, au contraire, des salariés ayant une bonne situation financière, comme le rappelait une étude du département du travail américain, en 2018.
La question est beaucoup plus épineuse dans l'hexagone car elle est très souvent associée à une situation sociale délicate. En France, les personnes ayant plusieurs jobs ne le font pas de gaieté de cœur. La plupart exerce en effet différentes activités pour parvenir à joindre les deux bouts.
La législation est par ailleurs moins souple, notamment en termes de volumes horaires. Ainsi selon service-public.fr, un travailleur français a le droit de cumuler plusieurs emplois, à condition de respecter la durée maximale légale de travail. Le salarié ne doit donc pas travailler plus de 10 heures par jour et 48 heures par semaines (ou 44 heures hebdomadaires, calculées sur une période de 12 semaines consécutives).
Si vous ne respectez pas cette durée maximale, vous vous exposez à une amende de 1 500 euros, qui peut atteindre les 3 000 euros en cas de récidive.